Le président Obama ne croit plus à une paix négociée entre Israéliens et Palestiniens à brève échéance. C’est le principal enseignement de sa visite de Mars dernier en Israë l. Il a rétrogradé la question du « processus de paix » dans l’échelle de ses priorités, laissant cet os à ronger à son secrétaire du Département d’état, John Kerry, et à l’Europe. De nombreuses évidences l’ont poussé à cette conclusion : la montée dantesque des périls dans les pays environnants (Iran, Syrie, Égypte), la division abyssale entre Palestiniens de Gaza et des anciennes Judée et Samarie, le refus persistant des « modérés  » de Ramallah d’accepter non pas une offre de paix (2000, 2001, 2008), mais même une simple négociation.
Ce tournant américain a conduit 20 « ex  », anciens responsables européens s’intitulant un peu pompeusement « Groupe européen d’éminentes personnalités  », à écrire une lettre ouverte à Catherine Ashton et au Conseil des ministres européens des affaires étrangères. Ils demandent à cette instance de « prendre acte du fait que le processus de paix défini par les accords d’Oslo a atteint ses limites  » et d’adopter « une nouvelle approche  ».
On cherche dans leur missive sans la trouver, une seule analyse qui n’aurait pas été vainement avancée mille fois, ou une proposition contenant la moindre nouveauté. Mais on y trouve un chef-d’Å“uvre de détestation et de diffamation qui suit à la lettre l’enseignement de Joseph Goebbels : « Les techniques de propagande les plus élaborées ne réussiront pas tant qu’un principe fondamental n’est pas constamment observé… : se limiter à quelques points et les répéter sans cesse.  » Dans toute la diatribe, un seul argument matraqué encore, et encore, et encore : « l’occupation israélienne des territoires en violation du droit international.  »
L’argument est un faux, intégralement un faux. Le traité Oslo II de 1995, contresigné par la communauté internationale (dont l’Union européenne) pour en garantir l’application, définit en Judée et Samarie une « zone C  » (60% du territoire), placée sous administration israélienne, sans aucune restriction touchant au peuplement ou au droit de construire. Cet acte fait suite à une série de résolutions et de traités antérieurs (Conférence de San Remo en 1920, Mandat britannique de la SDN en 1922, art 80 de la Charte de l’ONU, résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU) qui fondent ou confirment le périmètre du « foyer national juif en Palestine  ». Pour le droit international, bien qu’un cÅ“ur arabo-occidental psalmodie depuis des décennies la complainte de la dépossession, il n’existe ni « occupation  », ni « colonies  », mais des implantations dans une zone d’autorité israélienne, en attendant la signature d’un nouveau traité.
Ce qu’il faut remarquer, c’est que seules trois rares « éminences  » françaises qui ont signé la lettre : Michel Rocard, Lionel Jospin et Hubert Védrine. Les deux derniers sont les fils de collaborateurs notoires de l’occupant nazi lors de la seconde guerre mondiale. La maxime « Tel père, tel fils,  » est une stupidité, mais ces souillures qui maculent leur lignée auraient sans doute dà » les inciter à plus de retenue envers l’État juif.
Jean-Pierre Bensimon le 28 avril 2013
"Pour un autre regard sur le Proche-Orient, avril/mai 2013