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Déjouer les manÅ“uvres d’ Ahmadinejad
Par Moshe Arens - Adaptation française de Sentinelle 5767
Article mis en ligne le 1er novembre 2006

Etait-ce vraiment une brillante idée venant du Premier Ministre, Ehud Olmert, l’homme responsable du récent fiasco au Liban ? Peut-être cette fois-ci a-t-il eu vraiment raison. Nommer Avigdor Lieberman ministre chargé de traiter la menace stratégique majeure àlaquelle Israë l fait face - un Iran qui fait des efforts diaboliques pour obtenir la maîtrise d’armes nucléaires, et dont le Premier Ministre menace Israë l pratiquement chaque jour.

Il n’importe pas qu’il n’y ait aucun autre pays au monde qui dispose d’un ministre de la stratégie dans son cabinet, et que nombreux vont considérer cela comme rien de plus qu’une mauvaise plaisanterie, ou une vaine tentative pour maintenir le gouvernement àflot. Peut-être que quand Lieberman se sera installé lui-même dans ce nouveau boulot, des Israéliens, et leurs nombreux amis autour du monde, pourront bien dormir la nuit. Peut-être que pour traiter de la menace majeure àlaquelle Israë l est confronté, cela été placé dans les bonnes mains. Même le Président Bush peut rester assis et prendre note.

Traiter avec Ahmadinejad n’est pas une simple affaire. Pour les esprits occidentaux, il semble complètement irrationnel. Pourquoi insiste-t-il pour nier l’Holocauste ? Pourquoi l’Iran a-t-elle besoin d’une arme nucléaire ? Cela vaut-il la peine de faire monter l’hostilité de la plus grande partie du monde de façon àatteindre cette maîtrise ? Et s’il s’est déjàembarqué dans cette direction, pourquoi menacer Israë l chaque jour, et faciliter aussi bien àl’ONU d’ordonner d’imposer des sanctions àl’Iran, et aux USA et àleurs alliés de commencer àpenser aux mesures de dernier recours pour empêcher ces développements ?

Mais comme nous le savons, le joueur irrationnel, le « dingue », dispose de certains avantages dans une telle situation. Depuis que John von Neumann a été le pionnier de la théorie des jeux, l’étude de l’interaction entre les partenaires ayant des conflits d’intérêt, les difficultés de traiter avec un joueur non rationnel, ont été clairement reconnues. C’est une chose d’identifier une stratégie efficace quand on traite avec un joueur rationnel, celui qui calcule correctement les bénéfices et les pénalités des mouvements alternatifs, c’en est une autre bien différente de prédire les mouvements d’un joueur irrationnel.

La Guerre Froide, la confrontation entre les USA et l’URSS, deux puissances nucléaires avec des arsenaux assez énormes pour faire exploser le monde entier en mille morceaux, a été conduite avec succès sur la base de l’hypothèse mutuelle que ceux qui contrôlaient le conflit àWashington et àMoscou étaient des joueurs rationnels, et n’engageraient pas des stratégies suicidaires. Des experts américains de la théorie des jeux ont contribué àla formulation de la stratégie des USA pendant cette période.

Mais quand un joueur rationnel est confronté àun joueur irrationnel, le joueur irrationnel dispose d’un avantage décisif. Alors qu’il peut compter sur la réponse rationnelle de ses opposants àses mouvements, ceux-ci ne savent pas quoi attendre de lui. Peut-être leur meilleur pari est justement de le laisser avoir ce qu’il veut, plutôt que de risquer sa réponse irrationnelle àleur mouvement. Etant donnée la réticence des USA et des nations européennes àse confronter àces chefs belliqueux et aventureux de l’Iran et de la Corée du Nord dans la poursuite de leurs ambitions nucléaires, on commence àse demander s’ils n’ont pas décidé de revenir àune telle stratégie. Peut-il vaut-il mieux être au moins temporairement en sécurité que désolé.

Mais qu’en est-il si le joueur irrationnel est confronté àun adversaire irrationnel ? Alors là, il y a du jus de cervelle. Et peut-être est-ce cela qu’Olmert àen tête. Laissons Lieberman jouer le rôle du joueur irrationnel, et voyons maintenant ce qu’Ahmadinejad fera. Peut-être est-ce la manière de déjouer la manÅ“uvre du dingue de Téhéran. Les déclarations de Lieberman dans le passé sur le bombardement de Téhéran, la destruction du barrage d’Assouan, déposer les détritus àGaza, et retirer aux citoyens arabes d’Israë l leur citoyenneté, pourraient bien faire croire àAhmadinejad que désormais, il a affaire àun adversaire totalement différent. Rien ne permet de dire ce que cet adversaire fera. Peut-être ferait-il mieux de se surveiller davantage. Mais qui sait. Peut-être Ahmadinejad va-t-il encore nous encore surprendre, et les choses aller plus mal plutôt que mieux. Alors maintenant, quid ?

Mais attendez une minute. Nous avons un vainqueur du Prix Nobel de renommée mondiale dans la théorie des jeux, ici chez nous. Notre propre Professeur Robert Israë l Aumann de l’Université hébraïque. Peut-être peut-il nous aider àrésoudre cette énigme. Pr. Aumann, pouvez-vous nous dire le résultat de deux joueurs apparemment irrationnels, confrontés dans un duel àla vie et àla mort ? Qui va cligner le premier, et comment nous sortirons-nous de ces sales draps ? A l’aide, Pr. Aumann !