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Mercredi 9 Juillet 2003 9 Tammouz 5763 |
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Des parents palestiniens craignent que leurs enfants ne deviennent candidats au « martyre »
L'Orient-Le Jour, Beyrouth
Les familles palestiniennes craignent de plus en plus que leurs enfants qui fréquentent assidûment les mosquées ne deviennent des candidats au « martyre », autrement dit des kamikazes potentiels.
« Lorsque mon fils Mohammed, 18 ans, a commencé à se rendre fréquemment à la mosquée, je trouvais cela normal, mais lorsque jai découvert quil regardait des films mettant en scène des opérations-suicide, je me suis inquiétée », affirme une Palestinienne à Gaza.
« Mon fils se rendait à des heures tardives et tôt le matin à la mosquée, ce qui a augmenté notre inquiétude », a-t-elle dit. « Son comportement a changé, il est devenu introverti, ce qui nous a poussé, son père et moi, à fouiller sa chambre et à surveiller ses fréquentations. »
« Il nous est même arrivé de fermer la porte à clé pour lempêcher de sortir », a-t-elle précisé.
« Nous avons par la suite découvert que ceux qui soccupent de la mosquée sont des membres du (mouvement islamiste radical) Hamas qui évoquent avec les enfants le jihad (guerre sainte) et leur projettent des documentaires sur les opérations-suicide », a-t-elle dit. « Je refuse que mon fils commette un attentat-suicide pour le compte dune organisation, mais sil faut défendre notre patrie, nous deviendrons tous des soldats », a-t-elle souligné.
Selon elle, « nous essayons par tous les moyens de léloigner de lidée des opérations-suicide, ce qui nous a poussés dernièrement à lui interdire daller à la mosquée et à lui demander de prier à la maison ».
Lundi, les services de sécurité palestiniens ont annoncé quils interrogeaient une jeune fille qui voulait perpétrer un attentat-suicide à la suite dune dénonciation de sa famille, avait-on indiqué de source sécuritaire.
Un responsable des services de sécurité palestiniens à Naplouse, en Cisjordanie, Talal Douikat, a affirmé que « de nombreux parents nous ont signalé la disparition de leurs enfants et leurs craintes quils ne commettent des attentats-suicide », précisant : « Nous les avons retrouvés et rendus à leurs parents. »
Selon un officier de la sécurité préventive dans la ville de Toubas, en Cisjordanie, un Palestinien avait signalé la disparition de son fils, Ahmed Abdel Menhem Daraghmeh, après la prière du soir. « Ahmed sétait lié damitié avec un activiste du Jihad islamique, qui voulait quil commette un attentat-suicide », a-t-il dit.
« Nous avons arrêté deux membres du Jihad et avons négocié durant cinq heures avec le mouvement à Jénine (Cisjordanie) pour quil remette Ahmed à ses parents en échange de la libération de leurs deux activistes », a-t-il précisé.
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