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Mardi 27 Mai 2003 25 Iyar 5763 |
mise à jour 11:46 (heure de Paris, GMT+1) |
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Vers un sommet Bush-Sharon-Mazen la semaine prochaine à Amman
Au lendemain de l'acceptation par Israël de la "feuille de route" pour une paix au Proche-Orient d'ici à 2005, il semble qu'on s'achemine vers un sommet la semaine prochaine en Jordanie entre Ariel Sharon, son homologue palestinien Abou Mazen, qui a aussi accepté ce plan, et le président George Bush.
Le chef de la diplomatie israélienne Silvan Shalom a annoncé lundi à la presse la tenue de ce sommet - peut-être à Akaba, sur la mer Rouge, près de la frontière israélienne - en présence probablement du roi Abdallah et d'autres dirigeants arabes, et non plus à Charm el Cheikh en Egypte ou Genève comme initialement envisagé.
"Nous pensons qu'il est très important que le président des Etats-Unis vienne dans notre région pour nous faire progresser. La réunion se tiendra peut-être à la fin de la semaine prochaine", a-t-il ajouté, en marge d'une réunion euro-méditerranéenne à Héraklion en Grèce.
Ni Washington ni Amman n'ont confirmé les informations de Shalom.
Sharon et Abou Mazen, devraient se rencontrer dans les 48 heures, pour la seconde fois depuis que le Premier ministre Palestinien a pris ses fonctions.
Dimanche soir, le gouvernement de coalition d'Ariel Sharon avait accepté par 12 voix contre sept et quatre abstentions, après longue une réunion, la "feuille de route" qui, selon le Premier ministre israélien, impliquera "de douloureuses concessions" qu'Israël fera "si le processus avance".
Le gouvernement a réaffirmé toutefois à une majorité de 16 voix son refus de laissé Israël se suicider et en refusant notamment le droit au retour des réfugiés palestiniens.
La "feuille de route" ne mentionne pas spécifiquement ce droit au retour auxquels les Palestiniens tiennent par-dessus tout et qui avait constitué une des principales pierres d'achoppement dans le passé entre Israéliens et Palestiniens, mais elle parle d'une "solution juste et réaliste sur la question des réfugiés".
Dans sa première phase, la "feuille de route" prévoit notamment la fin des violences palestiniennes, le retrait d'Israël des villes réoccupées lors de la seconde intifada, le démantèlement des implantations"sauvages" érigées depuis mars 2001 et le gel de toute nouvelle implantation.
Le plan de paix, qui prévoit à l'horizon 2005 la création d'un Etat palestinien viable et indépendant coexistant dans la sécurité avec Israël, a déjà été approuvé par le Premier Ministre palestinien. Il avait été remis aux deux parties à la fin avril par les Etats-Unis qui en sont les coauteurs avec leurs trois autres partenaires du Quartet de médiateurs: Union européenne, ONU et Russie.
L'acceptation d'Israël est considérée comme historique, comme le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin l'a fait remarquer lundi en rencontrant à Ramallah Yasser Arafat. Ce dernier s'est lui-même félicité lundi de cette avancée tout en soulignant que les réserves d'Israël "soulevaient des points d'interrogations".
Le général Shaul Mofaz, ministre israélien de la Défense, a lui aussi exprimé des doutes quant au succès de la "feuille de route": "Nous disons 'oui' au processus, même si ses chances ne sont pas nécessairement fortes, surtout compte tenu du court laps de temps qui s'est écoulé depuis l'installation du gouvernement d'Abou Mazen", a déclaré Mofaz à Kol Israël à l'occasion d'un séjour en Turquie.
Cinquante et un pour cent des Israéliens interrogés dans un sondage publié lundi par le quotidien Yedioth Ahronoth croient que le plan de paix du Quartet ne débouchera pas sur un accord de paix permanent. Mais 43% sont d'un avis contraire.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui assiste à la même réunion euro-méditerranéenne que Shalom à Héraklion, a estimé qu'il revenait désormais à Israël de mettre en oeuvre ses engagements au titre de la première phase de la "feuille de route", notamment en cessant ses implantations, il curieusement oublié d'appeler à la fin du terrorisme palestinien..
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