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Tempête chez les libéraux allemands après des dérapages verbaux contre Israël
Le Parti libéral allemand FDP, qui espère arriver en troisième position aux élections législatives de septembre, est pris sous le feu des critiques de la communauté juive après les récentes sorties de deux de ses membres sur la politique israélienne.
Cette affaire est dautant plus embarrassante que le parti se voit traditionnellement confier le portefeuille des Affaires étrangères dans le cadre de coalitions avec les chrétiens-démocrates de la CDU. Une hypothèse que lon ne peut exclure à lissue des législatives, à en croire les sondages : le FDP est crédité de 10 à 12 % des intentions de vote, derrière la CDU (environ 40 %) et le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier Gerhard Schröder (entre 30 et 32 %).
Le vice-président du FDP, Juergen Möllemann, a provoqué un tollé en acceptant fin avril dans les rangs de la section régionale quil dirige, en Rhénanie du Nord-Westphalie, un homme qui a reproché à larmée israélienne dappliquer des « méthodes nazies » dans les territoires occupés. Les propos de Jamal Karsli, dorigine syrienne, ont semé le plus grand trouble au Conseil central des juifs en Allemagne. Pour son président Paul Spiegel, le Parti libéral offre ainsi une tribune à l« antisémitisme ».
Et davertir : « Le populisme de droite qui investit les salons en Europe et en Allemagne menace de faire le lit à un nouvel antisémitisme. »
M. Möllemann lui-même na pas arrangé les choses en prenant ouvertement position pour les combattants palestiniens. « Moi aussi je me battrais, et violemment » contre larmée israélienne, a-t-il lancé.
Les déclarations des deux hommes ont déclenché une tempête au sein du parti. M. Karsli, « qui parle dun complot sioniste contrôlant les médias, emploie le langage des nazis et na rien à faire au FDP », a dit hier le comte Otto Lambsdorff, chargé de mission du gouvernement Schröder pour lindemnisation des travailleurs forcés sous le nazisme et ancien ministre de lÉconomie.
Pour M. Lambsdorff, de tels « propos antisémites » portent atteinte à la renommée du FDP, la formation notamment du très respecté chef de la diplomatie de lex-chancelier chrétien-démocrate Helmut Kohl, Hans-Dietrich Genscher.
Lautre ancien ministre des Affaires étrangères de lère Kohl, Klaus Kinkel, a demandé à M. Möllemann de renvoyer du parti M. Karsli, un transfuge des Verts. Lancienne résistante Hildegard Hamm-Bruecher, surnommée la « grande dame » du FDP, a menacé de démissionner...
« Les propos de M. Karsli ne sont pas acceptables », a reconnu le président du parti, Guido Westerwelle, qui sest entretenu avec le responsable du Conseil central des juifs à Berlin, au lendemain dune houleuse rencontre mondaine. Les deux hommes ont dit avoir dissipé leurs « malentendus » et leurs « contradictions ». M. Westerwelle, lui, a prévu un déplacement en Israël le 27 mai. Il a promis de formuler quelques critiques « amicales » au Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qui la invité.
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