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Samedi 20 Avril 2002 - 8 Lyar 5762
- Israël a rejeté la proposition faite par Yasser Arafat de laisser à un tribunal palestinien le soin de juger les auteurs présumés de l'assassinat du ministre du Tourisme israélien Rehavam Ze'evi.
Israël avait demandé à Arafat de livrer les coupables en échange de quoi Tsahal le laisserait partir de Ramallah, où il est confiné dans son QG depuis décembre.
- Bush appelle toutes les parties au Proche-Orient à faire des «choix difficiles» pour la paix
Au cours de son allocution radio hebdomadaire, le président américain George W. Bush a lancé samedi un appel à tous les acteurs de la crise au Proche-Orient, exhortant Israéliens, Palestiniens et pays arabes de la région à faire des «choix difficiles» pour la paix.
«Il est désormais temps pour nous tous de faire le choix de la paix», a-t-il lancé. « Toutes les parties doivent se rendre compte que la seule solution à long terme est que deux Etats, Israël et la Palestine, vivent côte à côte dans la sécurité et la paix. Ceci nécessitera des choix difficiles et une véritable direction de la part des Israéliens, des Palestiniens et de leurs voisins arabes.»
Le chef de la Miason Blanche avait cette semaine semblé plutôt pencher du côté israélien, disant comprendre leur offensive contre les Palestiniens et qualifiant Ariel Sharon d»'homme de paix», tout en demandant à Yasser Arafat d'agir contre le terrorisme.
Rétablissant un peu l'équilibre, il a exhorté Israël à «continuer ses retraits» -sans plus cependant parler d'immédiateté, de délai ou de calendrier particulier. A l'Autorité palestinienne, il demande de « transformer en actes sa condamnation verbale du terrorisme ». Et il ajoute que «tous les pays arabes doivent combattre le terrorisme dans leur propre région».
George Bush a une nouvelle fois jugé « intense et productif» le voyage de son chef de la diplomatie Colin Powell, dont la mission est pourtant considérée comme un échec dans la région, mais qui a « appelé tous les dirigeants à leurs responsabilités et ainsi avancé vers la paix ».
Le président a enfin appelé ses concitoyens à ne pas trop attendre à court terme des efforts américains au Proche-Orient: « dans cette région, nous sommes confrontés à une haine vieille de plusieurs siècles, et à des querelles jamais réglées depuis des décennies »
- Israël accepte la mission d'information de l'Onu à Djénine
Israël promet de collaborer avec la mission d'information des Nations unies dont l'envoi dans le camp de Djénine a été voté dans la nuit par le Conseil de sécurité. Accusé par les Palestiniens d'y avoir commis des massacres, Israël a déclaré n'avoir rien à cacher.
"Nous n'avons rien à cacher et nous collaborerons volontiers avec cette mission des Nations unies", a déclaré le porte-parole de Sharon, Raanan Gissin.
La Grande-Bretagne a immédiatement salué la réaction d'Israël. "Je salue le feu vert donné par Israël et exprimé par le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres à ce qu'une mission de l'Onu se rende à Djénine et s'informe de façon indépendante. C'est essentiel", a déclaré le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, dans un communiqué.
"Le gouvernement israélien a répété lui-même que son action était nécessaire et proportionnée. J'ai expliqué aux ministres israéliens c'est que si c'est le cas, ils n'ont rien à craindre d'une telle mission", a-t-il ajouté.
"Au cours de l'opération à Djénine, nous avons arrêté dix terroristes-suicide potentiels qui avaient déjà enregistré leurs vidéos d'adieu, ce qui signifie qu'ils étaient sur le point de commettre des attentats", a déclaré samedi un porte-parole de l'armée.
- Djénine, un immense champs d'objet piégés et de mines anti-personnelles laissés par les palestiniens et destinés à tuer les soldats de Tsahal
Le Docteur Wael Omari, un médecin arabe israélien entré dans le camp avec une délégation médicale, a perdu un pied en marchant sur un objet explosif.
Il a été évacué à bord d'une ambulance, mais cette explosion rappelle les dangers auxquels sont confrontés les secouristes et les organisations humanitaires, en raison du grand nombre d'objets piégés et d'obus non explosés jonchant les rues.
Un porte-parole de l'armée israélienne a assuré que tous les soldats israéliens avaient quitté le camp, à l'exception de ceux engagés dans des opérations humanitaires. Le Comité international de la Croix-Rouge surveille leurs activités, a précisé un porte-parole du CICR.
"Il a fallu six jours pour que l'armée israélienne nous laisse entrer dans le camp, mais maintenant, nous avons un accès relativement libre au jour le jour", a-t-elle précisé.
Elle a ajouté que le CICR avait recensé trois personnes blessées par l'explosion d'engins ensevelis sous les débris du camp. Deux adolescents de 13 et 16 ans, ont ainsi été touchés jeudi, le premier à l'oeil, le second à la main.
Vendredi, c'est une femme qui a été blessée. Elle a déclenché une explosion en ouvrant la porte de sa maison.
- Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, William Burns s'est rendu dans le camp de Djénine dans la nuit de jeudi à vendredi.
Il était accompagné de responsables de l'Onu et de gardes du corps armés.
Il a appelé Israël à laisser les organisations humanitaires entrer librement dans le camp, mais a refusé de commenter les accusations palestiniennes selon lesquelles Israël aurait commis un "massacre" dans le camp, qualifié de "nid de terroristes" par Israël.
"C'est important que les Nations unies lancent une mission d'établissement des faits pour essayer de déterminer exactement ce qui a eu lieu ici avec la coopération des Palestiniens et des Israéliens", s'est contenté de dire Burns, quelques heures après le vote au Conseil de sécurité en faveur de l'envoi de cette mission.
Burns, qui a passé trois heures dans le camp, s'est entretenu "avec la population dans le camp et dans l'école, ainsi qu'avec les équipes de secours sur place", a ajouté l'un de ses assistants qui a requis l'anonymat. Sa visite est la première d'un haut responsable américain dans le camp, depuis l'intervention de l'armée israélienne le 3 avril.
Burns, qui s'est arrêté à plusieurs reprises pour regarder les réfugiés fouillant les décombres de leurs maisons, à la recherche de proches disparus et d'objets personnels, a également promis que les Etats-Unis feraient "tout leur possible pour aider les deux parties en matière de fourniture de secours et d'équipements".
"Trois choses resteront à propos de Djénine", explique M. Jarbaoui, professeur de sciences politiques à l'université de Bir Zeit près de Ramallah: "La résistance héroïque, le sentiment d'avoir été abandonné par la communauté internationale qui n'a rien fait pour nous, et la nécessité de reconstruire".
"Et quand on parle de reconstruction, il ne s'agit pas seulement des infrastructures, des maisons démolies, mais de redonner aux gens une vie normale", ajoute-t-il.
- Nouvelles de l'Eglise de la Nativité
© Metula News Agency
On apprend de sources proches de larmée israélienne, quun compromis sur la reddition des individus armés qui occupent le lieu saint chrétien est en voie de finalisation. Selon ces sources, le dénouement pourrait avoir lieu demain vendredi ou dans la journée de samedi.
Dautre part, il apparaît, quen plus des prêtres qui sont retenus dans la basilique, les Palestiniens détiendraient une vingtaine de jeunes gens contre leur gré. Ces jeune gens sont âgés de 16 à 20 ans.
On a vu aujourdhui lun de ces jeunes essayer de senfuir de la cathédrale. Il a été poursuivi par des hommes en armes, rattrapé et littéralement traîné vers lintérieur de lédifice.
Des blessés qui ont réussi à sortir de léglise ont déclaré aux enquêteurs, que de vives dissensions sétaient faites jour entre les hommes de lAutorité palestinienne qui voulaient lever leur occupation et les membres du Hamas et du Jihad, qui sy opposaient.
- Des scientifiques au sommet de la bêtise
Par Yankel FILALKOWS
Yankel Filalkows est sociologue, urbaniste, maître de conférences, université Paris-VII Denis-Diderot. Dernière parution : «Sociologie de la ville», Repères, La Découverte, 2002.
La pétition d'universitaires et de chercheurs de renom pour un moratoire sur les relations scientifiques et culturelles avec Israël (1) est la plus belle bêtise que l'on puisse faire pour tenter de résoudre le conflit entre Israël et les Palestiniens. Elle constitue à notre sens le sommet de la crétinerie ambiante qui sépare hardiment le monde entre les «bons» et les «méchants», attise les haines, ferme les communautés sur elles-mêmes, et compromet tout règlement de paix.
Que des universitaires utilisent leur savoir pour appuyer les causes palestiniennes ou israéliennes dans les colonnes de journaux nous semble tout à fait légitime ! Mais qu'ils demandent à des instances politiques d'isoler des universitaires et des chercheurs parce qu'ils vivent dans un pays donné (et sous entendu parce qu'ils sont Juifs) nous semble la pire des abominations scientifiques. Cette volonté d'exclusion du monde scientifique nous rappelle les pires épisodes de notre histoire.
Des universitaires israéliens l'ont déjà écrit : «Arrêtez de nous sharonniser !» Une pétition émise par des universitaires israéliens de progrès témoigne de leur isolement face à l'opinion internationale et à leur ministre «ultranationaliste» de l'Education et de la Culture, Limor Livnat, fort inquiet de la contestation politique qui persiste dans les universités israéliennes. Mal informés, nos intellectuels de service, donneurs de bons conseils, semblent jouer les apprentis sorciers. On attendait plus d'eux.
- Le représentant de l'Onu nie avoir accuser Israël de massacre dans le camp de Djénine
Par Omer Barak, Correspondant d'Ha'aretz
À une conférence de presse qui s'est tenu vendredi à l'hôtel "American Colony"... à Jérusalem Est, le représentant des Nations unies au Moyen-Orient Terje Roed-Larsen a dit qu'il n'avait pas accusé Israël davoir 'effectuer un massacre dans le camp de réfugiés de Djénine et qu'il n'était pas encore en possession de tous les faits quant à ce qui était arrivé pendant l'opération militaire de Tsahal dans le camp de réfugiés de Djénine, dans la Rive occidentale.
Le représentant avait qualifié, Jeudi, la scène dans le camp "d'horrifiant au-delà du croyable" (horrifying beyond belief) et avait exigé l'accès des agences humanitaires internationales.
Le camp de Djénine a été la scène du combat le plus féroce des presque 3 dernières semaines de l'opération"mur de défense" dans la Rive occidentale, qui visait à extirper les terroristes palestiniens responsables d'attaques contre des Israéliens.
Les Palestiniens prétendent que des centaines des gens peuvent être enterrées au-dessous des décombres dans le centre du camp. Israël dit que les accidents ont été beaucoup moins importants et que ceux qui ont été tués étaient principalement des tireurs armés.
"Je pense que je peux parler pour tous dans la délégation de l'ONU [en disant] que nous sommes choqués," a dit le représentant, Terje Roed-Larsen, quand il marchait au du centre du camp, qui est rempli de montagnes énormes de décombres où des dizaines de bâtiments avaient été érigés. "En observant ce secteur, cela ressemble à un tremblement de terre et l'odeur de mort est partout où nous sommes allés."
Terje Roed-Larsen a dit qu'il avait vu le cadavre d'un garçon de 12 ans et a ajouté que "évidemment il y a des tas d'autres cadavres" toujours non récupérés.
Il a exigé qu'Israël donne "l'accès immédiat" aux organisations humanitaires et des Nations unies qui pourraient monter "une opération humanitaire majeure." La Croix-Rouge et les équipes de Croissant Rouge ont fonctionné à l'intérieur du camp depuis lundi, mais disent qu'ils n'ont pas l'équipement nécessaire pour récupérer les corps et monter une recherche complète de survivants.
Terje Roed-Larsen a brusquement critiqué Israël de maintenir un couvre-feu militaire sur le camp, qui abrite à environ 14,000 personnes.
"Je pense que c'est absolument, totalement inacceptable et inouï de, qu'une puissance d'occupation maintienne un couvre-feu et fasse souffrir une proportion énorme de la population civile jour après jour. Cela doit s'arrêter," a-t-il dit.
Larsen a aussi réitéré l'appel fait par le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan jeudi pour l'établissement d'une force multinationale dans la région qui faciliterait le processus de réhabilitation de la confiance entre les deux côtés.
Le conseiller de politique étrangère en chef du Premier Ministre Ariel Sharon, Danny Ayalon, a dit qu'Israël "partage les soucis humanitaires" de la communauté internationale et permettait déjà à quelques équipes d'aide de fonctionner. Il a dit qu'il laisserait plus bientôt et cela quand les troupes seraient hors du camp "très bientôt."
Le Ministre de la Défense Nationale Benjamin Ben-Eliezer a durement critiqué les remarques que Larsen a fait jeudi quant au camp de réfugiés de Djénine. Ben-Eliezer, qui a rencontré vendredi le Secrétaire d'État adjoint pour les Affaires Orientales William Burns, a dit que Djénine était devenu "la capitale de terroristes-suicide" et que l'Autorité Palestinienne s'était abstenue d'agir contre l'infrastructure terroriste dans le camp.
Selon Ben-Eliezer, Larsen n'a pas mentionné qu'une bataille féroce avait eu lieu dans le camp de réfugiés de Djénine et que 23 soldats de Tsahal avaient été tués, comme l'avaient été des dizaines de Palestiniens, la plupart de ceux qui été armés et aussi des terroristes-suicide.
Ben-Eliezer a rejeté les accusations de massacre et a expliqué que dans les batailles féroces qui avaient eu lieu à Djénine, des soldats de Tsahal avaient été forcés de se battre au milieu des maisons piégées aussi bien que dans des secteurs où étaient disposés des dizaines de dispositifs explosifs. Ben-Eliezer a souligné que les troupes de TsahalL avaient détruit des maisons seulement après qu'ils avaient fait des appels répétés aux résidants de quitter les bâtiments.
- Le Conseil de l'Onu vote l'envoi d'une équipe à Djénine
Le Conseil de sécurité de l'Onu a voté à l'unanimité en faveur de l'envoi d'une "équipe d'établissement des faits" dans le camp de réfugiés de Djénine, théâtre des affrontements les plus violents de l'opération lancée il y a trois semaines par Tsahal dans plusieurs villes de la Rive Occidentale.
Après avoir rejeté un texte proposé par des pays arabes, Washington a proposé une résolution amendée par ses soins, tandis que le chef de la diplomatie israélienne Shimon Peres téléphonait au secrétaire général de l'Onu Kofi Annan pour lui dire qu'il acceptait l'envoi sur le terrain d'une équipe visant à "éclaircir les faits."
La résolution adoptée par les 15 membres du Conseil donne son feu vert à l'envoi par Kofi Annan d'une "équipe d'établissement des faits" destinée à recueillir des informations sur les événements récents survenus à Djénine.
"Nous nous sommes joints à un Conseil de sécurité uni pour saluer l'initiative prise aujourd'hui par le secrétaire général en consultation avec les autorités israéliennes qui sont prêtes à coopérer avec lui", a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis à l'Onu, John Negroponte. "Il est important d'avoir les faits concernant ce qui s'est passé à Djénine."
Les membres du Conseil disent également s'inquiéter de la situation humanitaire des civils palestiniens, et de ceux de Djénine en particulier. La résolution invite à faciliter le travail des organisations humanitaires sur place, en particulier l'Onu et le Comité international de la Croix-Rouge.
Pour Aaron Jacob, représentant d'Israël à l'Onu, le Conseil de sécurité s'est décidé à agir en faveur des Palestiniens, ce qu'il n'a pas fait pour les victimes israéliennes.
"Je voudrais faire remarquer que les morts israéliens constituent aussi un problème humanitaire", a-t-il déclaré.
"Nous n'avons rien à cacher. Il n'y a pas eu de massacre à Djénine. Il y a eu de violents combats entre des soldats israéliens et des terroristes palestiniens", a ajouté le diplomate.
Kofi Annan a indiqué aux membres du Conseil que Peres, qui l'a appelé depuis Washington, lui avait parlé de 48 Palestiniens tués.
Les Etats-Unis avaient auparavant menacés d'opposer leur veto à un texte proposé par des pays arabes appelant à l'envoi d'une commission d'enquête formelle de l'Onu sur les massacres présumés commis à Djénine. Les mots "massacre" et "enquête" ont été supprimés de la nouvelle résolution.
Il s'agit de quatrième résolution sur le Proche-Orient adoptée en un mois par le Conseil de sécurité. Les trois autres appelaient à un cessez-le-feu immédiat entre les parties et à un retrait "sans délai" de Tsahal des villes de Cisjordanie. Ces appels sont réitérés dans la résolution adoptée vendredi.
- Les attachés militaires étrangers demandent pourquoi Tsahal na pas attaqué avec son aviation le camp de Jénine
Eytan Rabin (Maariv) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.
Lors dune rencontre entre des soldats israéliens et des attachés militaires étrangers, qui, pour la plupart, déclaraient comprendre Israël, certains dentre eux (lUkrainien, le Yougoslave et le Russe) ont dit que cela avait été une erreur de pénétrer à Jénine, et ont insinué quil aurait fallu faire appel à laviation. Par contre, lattaché militaire français a posé de très dures questions sur le camp de réfugiés, les morts, et les combats.
- Bush a félicité Tsahal pour son retrait : Sharon est un homme de paix
Natan Gutman, Amos Harel et Aluf Benn ( Haaretz) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.
Les forces de Tsahal sont sorties de Jénine et se préparent à sortir de Naplouse ; Tenet arrive en Israël la semaine prochaine
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) Bush a fait preuve de compréhension hier envers laction de Tsahal dans les territoires, qualifiant le Premier ministre, Ariel Sharon, dhomme de paix . Il a dit quIsraël avait répondu à la demande américaine de se retirer des territoires et il a justifié la présence militaire israélienne prolongée à Ramallah et à Béthléem. Bush a ajouté que les Palestiniens devaient agir contre le terrorisme, quIsraël devait poursuivre le retrait, et que les pays arabes voisins devaient condamner le terrorisme et arrêter leur financement. Il a fait porter une grande partie de la responsabilité à la poursuite de la violence à Yasser Arafat et lAutorité palestinienne. (
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Les forces de Tsahal se sont retirées hier de Jénine et se préparent à un retrait de Naplouse. Le secrétaire dEtat adjoint pour le Proche-Orient, William Burns, est arrivé hier à Jérusalem, pour poursuivre les négociations avec Israël et lAutorité palestinienne, suite à la visite du Secrétaire dEtat, Colin Powell. Burns veut se rendre dans le camp de réfugiés de Jénine, pour prendre la mesure des dégâts occasionnés lors de lopération Rempart .
Burns et son assistant, Aharon Miller doivent rencontrer aujourdhui le directeur de cabinet du Premier ministre, Ouri Shani, Dani Ayalon et le général Moshe Kaplinski, pour évoquer les prochaines initiatives de ladministration américaine dans la région. La semaine prochaine, le chef de la CIA, George Tenet, devrait se rendre en Israël et dans lAutorité palestinienne pour estimer la capacité des Palestiniens à appliquer les mesures sécuritaires prévues par le plan Tenet et le document Zinni en vue du cessez-le-feu. (
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Le Premier ministre, Ariel Sharon, a dit hier lors de la réunion du cabinet restreint quIsraël était prêt à respecter le document Zinni à la lettre. Israël a accepté le document avant la fête de la Pacque juive, et les Palestiniens lont repoussé en affirmant quil déformait le plan Tenet initial. Sharon a dit que lopération Rempart allait sachever comme prévu. Les membres du cabinet ont entendu les comptes-rendus de sources de sécurité sur lopération dans les territoires. Le ministre de la défense, Binyamin Ben Eliezer, a dit que lopération avait atteint ses objectifs et sest presque achevée , et quelle comptait de nombreux succès dans la lutte contre le terrorisme et en renforçant le moral de la nation.
Le ministre Ephraïm Sneh a rencontré hier les ambassadeurs des pays de lUE en Israël, et leur a dit que la réunion dune conférence de paix régionale marquera la fin du gouvernement, car il faudra alors présenter un plan politique, et si le plan du parti travailliste nest pas accepté par le Likoud, cela pourrait entraîner la fin du gouvernement . Sneh a présenté aux Européens le plan politique pour un accord cadre, où 5 % de la Cisjordanie serait annexé à Israël en léchange de territoires, et Tsahal se déploierait dans la vallée du Jourdain.
- Les soldats rentrent chez eux
Yoav Limor et Eytan Rabin (Maariv) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.
Tsahal sest retiré hier de Jénine et évacuera ses troupes de Naplouse dès samedi soir. Une partie des réservistes mobilisés dans le cadre de lopération Rempart seront libérés progressivement ces prochains jours (il sagit denviron 20 000 hommes), et seront remplacés par dautres.
Le retrait de Jénine sest achevé hier : les forces israéliennes ont évacué le centre-ville ainsi que le camp de réfugiés où ont trouvé la mort 23 soldats israéliens. Tsahal a pris position autour de la ville et aux abords du camp, de manière à entraver toute tentative dinfiltration de terroristes-kamikazes dans les limites de la Ligne verte. Ben-Eliezer a déclaré hier que lobjectif de ce nouveau déploiement était de déjouer les tentatives dattentats ; dans ce but, des forces israéliennes renforcées prendront position à proximité de la ville de Jénine.
Les retraits de Jénine et de Naplouse achevés, Tsahal ne sera présent que dans deux villes palestiniennes : Ramallah et Bethléem. Le ministre de la Défense a rappelé que Tsahal y resterait tant que les conditions posées par Israël ne seraient pas satisfaites. En échange du retrait de Ramallah, les assassins du ministre Zeevi qui ont trouvé refuge dans lenceinte de la Mouqataa doivent être extradés, et en échange du retrait de Bethléem, Israël exige que lui soient livrés plusieurs dizaines de terroristes cachés dans léglise de la Nativité.
Dimportantes forces israéliennes se déploieront donc autour des villes palestiniennes et le long de la Ligne verte. Les travaux de construction dune barrière ont également commencé hier dans différents endroits le long de la Ligne verte, essentiellement près de Tulkarem et de Oum El-Fahem.
- Titres en manchette de Yediyot Aharonot,
Israël mène la bataille de linformation : Nous navons perpétré aucun massacre à Jénine ! .
- Tsahal a achevé de se retirer de Jénine et les médias étrangers ont commencé à attaquer.
- Lémissaire des Nations Unies, Terje Larsen : Cest un chapitre honteux dans lhistoire dIsraël .
- Jérusalem : Dans le monde, on ferme les yeux sur les corps piégés à lexplosif laissés par les Palestiniens .
- Discours pro-israélien du Président Bush : Sharon est un homme de paix .
- Sharon construit un mur de séparation physique entre Israël et les territoires avant que les infrastructures du terrorisme soient reconstituées
Alex Fischman (Yediot Aharonot).
Le plan de large zone tampon de Sharon vise notamment à dresser une carte des intérêts israéliens -- face à la force multinationale qui va vraisemblablement se déployer prochainement.
Jérusalem a dores et déjà était coupée de la Cisjordanie, et l enveloppe de Jérusalem aura pour conséquence de repousser ladite force jusquà Bethléem et Ramallah.
§ Le répit dans les combats, qui na été décrété par personne, permet à Tsahal de renvoyer des réservistes dans leurs foyers et de se préparer au prochain round.
§ Le plan de séparation du Q.G. de la lutte contre le terrorisme : aucun Palestinien ne sera autorisé à entrer en Israël.
Lexplication que les collaborateurs de Colin Powell peuvent fournir au fait que celui-ci na pas réussi à instaurer un cessez-le-feu est que les deux parties ne sont pas mûres . Mais sa visite dans la région avait commencé du pied gauche. Powell est arrivé déjà très agité et excité, après que le roi du Maroc lui ait expliqué que non seulement la situation dans toute la région se dégrade, mais que les Etats-Unis perdent le monde arabe à cause de Sharon. Après cela, il a eu une rencontre avec le Premier ministre, et s'est rendu compte que ses collaborateurs avaient très mal préparé sa visite : ils avaient omis de coordonner les attentes américaines et israéliennes de cette visite, il navait rien dautre à présenter que le slogan Sortez immédiatement des territoires que vous avez occupés !
Pis que cela : les équipes préparatoires navaient pas fait leur travail concernant les pressions internes sur le gouvernement israélien, après le carnage de la nuit de la Pâque. Ils navaient pas compris que selon les sondages, 70 % des Israéliens approuvaient une opération militaire, parce quils estimaient que cétait une guerre de défense de sa maison . Ils nétaient pas plus informés des terroristes réfugiés dans léglise de la Nativité 4 dentre eux suspects avec forte présomption de lassassinat du citoyen américain Avi Boaz, le 15 janvier dernier à Beit Jala ou dans la Mouqataa.
Comme si tout cela ne suffisait pas, Arafat signifia à Powell quil navait nullement lintention de faire le moindre geste qui puisse être interprété comme une capitulation devant Israël, y compris la proclamation dun cessez-le-feu aussi longtemps quil restera en résidence forcée
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) Beaucoup de réservistes vont être libérés, et remplacés seulement partiellement, par des forces très spécialisées le plus généralement
Larmée dactive doit reprendre les entraînements, les stages de formation, laisser du repos aux soldats. Tous ont besoin de respirer un bon coup, afin dêtre prêts pour le prochain tour
Celui-ci viendra quand les structures terroristes se seront reconstituées. Les préparatifs pour de nouveaux attentats continuent.
Mais pendant cette période de répit, il ny a aucun vide (dont la nature a horreur). La scène diplomatique reste en ébullition. Colin Powell est certes reparti en faisant retomber la faute de son échec sur Arafat ; mais à Washington, on noubliera pas que Sharon non plus ne les a guère aidé, et nous allons encore recevoir laddition un de ces jours. Cela risque darriver beaucoup plus vite quon ne le pense à Jérusalem ou à la Ferme des Sycomores (Havat Hashikmim), puisquon parle énormément ces jours-ci dune force multinationale pour le Moyen-Orient.
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) La seule chose concrète qui soit à lordre du jour pour le proche avenir, cest la construction dune barrière de séparation physique entre Israël et les territoires avant que les infrastructures du terrorisme soient reconstituées. Dès la fin de cette semaine, les organes gouvernementaux concernés le Conseil national de Sécurité, le ministère de la Défense et celui de la Sécurité intérieure, le Conseiller du Premier ministre à la lutte contre le terrorisme, etc. ont commencé à travailler darrache-pied sur lachèvement des plans et une mise en uvre sans délais.
Après de longues années où lon parlait beaucoup de la protection de la ligne de séparation entre Israël et les territoires, à peu près comme on parle du temps quil fait il y a des signes que lon commence enfin à agir à ce sujet. Une course contre la montre a débuté, entre les kamikazes palestiniens à venir -- et la barrière de séparation que lon commence à édifier sur le terrain.
- Il existe 3 possibilités de force multinationale :
- une force composée de quelques dizaines dhommes de la C.I.A. et du M.I.6 britannique ;
- des casques bleus formés dobservateurs de lONU ;
- des bérets verts sur le modèle des forces envoyées au Kosovo ;
dans ce cas-là, ce corps sera actif et investi du pouvoir dimposer les décisions internationales par la force.
Les deuxième et troisième possibilités signifient linternationalisation du conflit alors quIsraël a consenti de facto à la première. Israël sinquiète effectivement des deux dernières, mais les estimations disent que nous risquons fort dy arriver, plus vite que nous laurions voulu.
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) La conférence régionale proposée par Sharon est lun des moyens grâce auxquels il veut gagner du temps et écarter des décisions indésirables pour lui. Elle a un objectif supplémentaire : sintégrer dans la stratégie nouvelle du Président Bush, selon laquelle il faut chercher la solution du problème israélo-palestinien dans le cadre dun dialogue régional. Cette initiative de conférence régionale flatte George Bush : enfin, il est compris. Et du point de vue de Sharon, aussi longtemps que lon discute de cette conférence, aucune décision ne sera prise sur linternationalisation du conflit.