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Mercredi 10 avril 2002 - 28 Nissan 5762 - mise à jour à 23:13 (heure de Paris, GMT +2)
- Loin de la ligne darrivée
Alex Fischman (Yediot Aharonot) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.
Si la mort des 13 soldats, hier à Jénine, donne le signal de laccord final de lopération Rempart - tous les succès de celle-ci seront gaspillés en peu de temps. La mémoire palestinienne gardera un goût de victoire, et en très peu de temps nous nous retrouverons plongés dans une guerre encore plus amère.
Une cessation des combats maintenant, la sortie des villes, une diminution de la pression sur les terroristes tout cela nous garantit que très vite, nous reviendrons aux mêmes endroits, avec des tirs beaucoup plus nourris et beaucoup plus de victimes
Lincident du camp de réfugiés de Jénine constitue pour nous tous un rappel de ce qui attend Tsahal sil veut rester dans les villes pour de longues périodes. Lorsquon combat en zone urbaine, la plupart des pertes ninterviennent pas au début
mais plus tard, quand la vigilance des premiers moments se relâche par la force des choses, quand lennemi se ressaisit et quil a appris quelles sont vos méthodes sans compter quil connaît le terrain comme sa poche
Un autre problème découle du fait quon a confié la tâche de cette lutte en milieu urbain dense et chaotique à une force de réservistes insuffisamment préparés à cela
alors que Tsahal a créé 2 brigades spécialisées formées dhommes du contingent (mais peut-être pas encore tout à fait prêts)
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) Dès maintenant, les Américains tentent de résoudre 2 problèmes ponctuels : à la Moukata de Ramallah (centre du pouvoir dArafat, encerclé) et à léglise de la Nativité à Bethléem. Ils sont prêts à transférer ces hommes dans un pays tiers, ou au moins vers la Bande de Gaza. Mais pour le moment, ils narrivent même pas à faire souscrire Arafat à ce marché
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) Entre-temps, au Shabak aussi on reconnaît quen dépit de toutes les arrestations et de tous les interrogatoires, il est encore impossible daffirmer que nous avons réussi à frapper les infrastructures terroristes de manière fondamentale. Ces infrastructures nont pas été mises en pièces. Selon les comptes rendus en provenance du terrain, les requins du terrorisme ont réussi à trouver refuge dans les villages. La grosse artillerie du terrorisme na pas été retrouvée non plus dans la casbah de Naplouse. Il faut aller les chercher dans la nature. Ces jours-ci, on distingue une réorganisation entièrement nouvelle des divers réseaux terroristes, dans le but de perpétrer des attentats en Israël et dans les territoires en dépit de la chasse qui leur est faite. Voilà une preuve de plus que cette opération, en dépit de ses succès, nest parvenue quau tiers du chemin.
- Le chef de l'aile militaire du Hamas dans la région d'Hebron aurait été tué dans l'explosion de sa voiture .
Tsahal n'a pas fait de commentaires sur l'explosion annoncée qui a eu lieu à l'extérieur du centre de la ville divisée de la Rive occidentale
- Au moins 10 morts dans un attentat contre un autobus à l'est de Haifa
Par le Service de Ha'aretz
Une explosion puissante a démoli un autobus Egged N° 960 près de la Jonction Yagur à l'est de Haifa tôt ce matin et les témoins ont annoncé beaucoup de blessés, et au moins 10 morts dont 3 dans un état grave.
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relevé dans Libération d'aujourd'hui... |
"Apparemment la soif de terreur des terroristes palestiniens n'a pas encore été assouvie", a dit David Baker, un porte-parole des services du Premier ministre.
Selon Arieh Mekel, un porte-parole du gouvernement israélien, " cet attentat est le signe clair que les Palestiniens ont l'intention de perturber la nouvelle mission de paix du secrétaire d'Etat américain Colin Powell, attendu dans la région jeudi".
"Avec tristesse, la scène est horrible," a dit un témoin oculaire Yitzhak Rotman à Kol Israël. "Il y a beaucoup de cadavres, quelques uns à l'extérieur de l'autobus... L'autobus est détruit, d'un bout à l'autre."
Un certain nombre de voitures ont été aussi frappées par la détonation, a-t-il dit. "Certains d'entre elles sont maintenant tombées dans les fossés" depuis le bord de la route, a-t-il dit.
Il semblerait qu'il s'agit d'un attentat-suicide
- Les attentat-suicides n'ont certainement pas "pour objet de faire pression pour obtenir la paix", déclare Alain Madelin
Les attentat-suicides n'ont pas "pour objet de faire pression pour obtenir la paix", a jugé le candidat de Démocratie libérale à l'élection présidentielle Alain Madelin, après l'attentat-suicide de ce matin contre un bus qui a fait au moins huit à dix morts et 14 blessés près de la station balnéaire de Haïfa dans le nord d'Israël.
"Ma position sur le Proche-Orient est dans la droite ligne des conséquences du 11 septembre", a-t-il lancé sur RTL. Une "menace très grave (...) pèse sur la paix". Il s'agit, selon lui, du "terrorisme aveugle" et des "bombes humaines qui ont des bases d'entraînement, reçoivent de l'argent de l'extérieur et existent en Palestine".
Et de renchérir: "Je souhaite que les Palestiniens aient le plus rapidement possible un Etat (...), mais je constate que ces terroristes palestiniens veulent faire obstacle à la paix et à l'existence même de l'Etat d'Israël".
"Il n'y a pas de solution possible sans arrêt du terrorisme", a-t-il conclu
- Tsahal fait sauter des grenades près de la basilique de la Nativité
Tsahal a fait exploser plusieurs grenades près de la basilique de la Nativité, à Bethléem. On ignore ce que signifient ces déflagrations. Quelque 200 terroristes palestiniens sont retranchés dans ce lieu saint depuis le 2 avril.
L'armée israélienne a multiplié ces derniers jours les tirs autour de la basilique de la Nativité, et appelé par mégaphone les preneurs d'otages à se rendre.
Outre 200 terroristes palestiniens, qui sont armés de Kalachnikov, quelques civils et environ 30 religieux franciscains sont retenus en otage dans la basilique ou les bâtiments attenants. L'armée israélienne veut arrêter les palestiniens armés membres des Tanzim et du Fatah, qu'elle accuse d'activités terroristes.
Uns palestinien a été tué lundi à l'aube lors d'un échange de tirs près de la basilique. Deux soldats ont été blessées côté israélien.
- Retour à la case départ, quatre Katyusha frappent Kiryat Shemona, aucun blessé
Quatre Katyusha ont frappé Kiryat Shemona près de la frontière Israélo-libanaise tôt ce matin, ont dit les militaires. Il n'y a aucun premier rapport de blessés.
Une des fusées est tombé dans un jardin, tandis que les autres frappaient des secteurs non habités dans la ville de la région de la Haute Galilée, ont dit les militaires.
Une Katyusha est également tombé dans le village Druze d'Ein Kuniya au nord du Plateau du Golan, endommageant des construction, mais ne causant aucun blessé.
- La Syrie jette de l'huile sur le feu à la frontière israélo-libanaise
Malgré les allégations données par Beyrouth et par la Syrie, selon lesquelles le Liban ne compte pas ouvrir un nouveau front dans la guerre au Proche-Orient, les terroristes du Hezbollah ont continué mardi à tirer avec lance-roquettes et armes automatiques sur les troupes israéliennes stationnées à la frontière, provoquant une riposte de l'armée de l'air et de l'artillerie israélienne.
Les terroristes du Hezbollah ont déclaré avoir ouvert le feu sur six avant-postes israéliens dans la zone des Fermes de Chebaa. Des témoins ont affirmé que des obus de mortier et au moins 10 roquettes Katyusha ont été tirées. On ignore encore si des roquettes ont été tirées sur le nord d'Israël, et l'armée israélienne n'a rapporté que des tirs d'obus de mortier visant des troupes israéliennes.
Les personnes habitant le long de la frontière libanaise ont également déclaré que l'éclairage public s'était éteint dans la commune israélienne de Metulla, apparemment pour la protéger contre les attaques du Hezbollah.
Israël a riposté en menant trois raids aériens, tirant au moins cinq missiles sur des caches présumées de militants. Des artilleurs israéliens ont également bombardé le village libanais de Kfar Chouba, près des Fermes de Chebaa, endommageant une maison, selon des villageois, qui n'ont pas fait état de blessés.
En Israël, le porte-parole de l'armée a déclaré que le Hezbollah «a une fois de plus attaqué des bases de l'armée ce soir dans les zones du Mont Dov (les Fermes de Chebaa), du Mont Hermon et du nord du plateau du Golan avec des missiles anti-chars et des obus de mortier.» Ce porte-parole a précisé que deux lieux avaient été touchés près de deux communes, l'une dans le nord du Golan et l'autre dans le nord de la Galilée, près de Kiryat Shmona.
Des sources militaires ont précisé que quatre roquettes Katiusha avaient frappé Kiryat Shmona avant l'aube mercredi. L'une d'entre elles a aterri dans la cour d'une maison, les autres ont frappé des zones inhabitées de la ville.
La situation demeurait donc tendue après une semaine d'affrontements sporadiques entre soldats israéliens et combattants du Hezbollah sur la «ligne bleue», alors que la milice chiite continue d'agiter la menace d'une extension des combats afin de soulager la pression de Tsahal sur la Cisjordanie.
L'opération israélienne «Mur de protection» s'est accompagnée d'une recrudescence des attaques sur la frontière et, depuis une semaine, le Hezbollah harcèle systématiquement les positions militaires israéliennes dans la zone des Fermes de Chebaa, provoquant riposte après riposte de Tsahal. Dimanche, sept soldats israéliens avait été blessés. Le lendemain, Tsahal appelait des unités de réserve supplémentaires sur la frontière et envoyait des avions de combats au-dessus du Liban.
Beyrouth revendique les Fermes de Chebaa, zone frontalière dont Israël ne s'est pas retiré en mai 2000, lors de son départ unilatéral du Liban-Sud. Pour les autorités liabanaises, le combat du Hezbollah, qui a juré de libérer ce secteur, est légitime. Pour l'Israël et pour l'ONU, la zone fait partie du Golan occupé: c'est donc avec la Syrie qu'Israël doit régler son sort, à terme.
Pour l'instant,, considéré au Liban comme le mouvement qui aura fini, à force de harcèlement, à pousser Tsahal hors du pays après 18 années d'occupation, se concentre sur Chebaa.
Le chef spirituel du Hezbollah, Cheikh Hassan Nasrallah, n'exclut pas d'élargir le «front». Il explique que les Palestiniens ont fait appel à ses services pour aider à alléger la pression de Tsahal sur la Rive occidentale
- L'Allemagne trace les contours d'un nouveau plan européen pour la paix au Proche-Orient
L'Allemagne a tracé mardi les contours d'un nouveau plan européen pour la paix au Proche-Orient, estimant que la guerre sanglante qui oppose Israéliens et Palestiniens ne saurait être arrêtée que si l'on présente à la population de la région un projet ambitieux de coexistence pacifique entre deux Etats séparés.
Ce plan, qui doit être discuté lors d'une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de l'Union Européenne à Luxembourg lundi prochain, prévoit la reconnaissance rapide d'un Etat palestinien et se penche sur les difficiles problèmes posés par le tracé des frontières de l'Etat hébreu et le statut de Jérusalem, a annoncé le gouvernement allemand dans un communiqué.
Des responsables du gouvernement ont précisé sous couvert d'anonymat qu'il appelait également Israël à cesser les implantations dans les territoires palestiniens et envisageait le déploiement d'une force de maintien de la paix dans une zone-tampon établie entre les deux camps.
Combinant des éléments des propositions américaine et saoudienne, le plan allemand «laisse de côté le principe des petits pas et se penche bien plus sur le statut final» des deux états, a précisé le bureau du Chancelier Gerhard Schroeder.
Les gouvernements de l'Union européenne font pression depuis plusieurs semaines sur leurs partenaires pour que participent aux pourparlers de paix d'autres parties qu'Israël, les Palestiniens et les Etats-Unis.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères Josep Pique, dont le pays occupe actuellement la présidence tournante de l'UE, va mener une délégation européenne qui rencontrera mercredi le Secrétaire d'Etat américain Colin Powell
- LImposture des « pacifistes », Ivan Rioufol
Le bloc-notes - Le Figaro le 5 avril 2002
Les actes antisémites dont la France est le théâtre, sont la conséquence de la désignation médiatique dIsrael comme oppresseur dArafat et des Palestiniens. Le « pacifiste » José Bové plus écouté et commenté que le Pape lorsque lun et lautre sexpriment sur le conflit au Proche-Orient ! dénonce les « rafles » de larmée israélienne, ses « camps dinternement », ses « miradors »(1) et sa politique de « purification ethnique ». Le Prix Nobel de littérature 1998 José Saramago a franchi le pas en comparant loccupation israélienne des territoires palestiniens au camp dextermination nazi dAuschwitz
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Il se développe une hystérie anti-israélienne, soutenue par des « pacifistes-antimondialistes » issus de lextrême gauche, qui cautionnent le terrorisme islamique toléré voulu ? par Arafat. Les « kamikazes » qui sexplosent au milieu de civils israéliens ont attisé la brutalité sanglante de Sharon. Sa riposte militaire choque, évidemment, par sa disproportion et par lhumiliation quelle inflige aux Palestiniens. Mais il ne faut pas ségarer dans les mots. Israel nest pas un régime totalitaire. Cest une démocratie la seule du Proche-Orient qui se bat pour sa survie.
Le sommet de Beyrouth, qui a réuni le mois dernier 22 délégations arabes censées apporter un message de paix, a affirmé dans sa déclaration finale vouloir « confirmer lappui au peuple palestinien (
.) jusquà la réalisation de ses justes revendications : le droit au retour, lautodétermination et létablissement de son Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale ».
Cest ce « droit au retour » que craint Israel. Appliqué à la lettre, il bouleverserait la démographie de lEtat hébreu, qui deviendrait majoritairement arabe. La mort dIsrael.
(1) Agence France Presse 2 avril
- Des "étudiants" aux Etats-Unis manifestent pour le soutien aux Palestiniens et contre l'aide à Israël
Des "étudiants" qui sympathisent avec la cause palestinienne se sont rassemblés, ont débattu, marché et distribué des tracts sur un grand nombre de campus américains, au cours d'une journée de protestation organisée mardi dans tous les Etats-Unis.
Sur le campus de l'Université de Californie à Berkeley, environ un millier de personnes se sont ainsi rassemblé une nouvelle fois, et se sont affrontés à des défenseurs de la politique israélienne tandis que la police veillait à endiguer tout débordement.
A l'issue de cette action, la police du campus a arrêté 79 militants pro-palestiniens qui s'étaient engouffrés dans un bâtiment de salles de cours. Certains étudiants ont pendu un drapeau palestinien d'une fenêtre du troisième étage tandis que d'autres parcouraient les couloirs de l'édifice qui accueille les cours d'études moyen-orientales.
Les étudiants membres du groupe Justice en Palestine ont comparé la violence israélienne à un Holocauste dont les Palestiniens sont les victimes, et appelé la direction de leur université à renoncer à tout investissement lié à Israël. Pendant ces discours, des contre-manifestants ont hué les intervenants, au cri de «Arrêtez les attentats-suicide!», «Honte !».
A quelques mètres de là, un petit groupe de personnes lisaient des noms de victimes du Nazisme, en ce jour du souvenir de la Shoah, Yom Hashoah.
A l'université du Michigan, il n'étaient qu'une cinquantaine, certains les mains liées et les bouches bâillonnées. Dans celle de l'Etat de l'Ohio, une soixantaine scandaient «Arrêtés la haine. Arrêtez les crimes. Aidez à sauver la Palestine».
Des rassemblements semblables ont eu lieu sur le campus de Columbia, à New York et à l'Université du Minnesota.