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Mardi 9 avril 2002 - 27 Nissan 5762 - mise à jour à 22:41 (heure de Paris, GMT +2) - Yom Ha'schoah
- Mot dordre du mouvement du Likoud en France aux électeurs juifs : Tout sauf Chirac
Séfi Hendler (Maariv)- traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.
° Le vote juif risque dêtre décisif pour les Présidentielles.
La méga-manifestation des Juifs de France, qui sest tenue avant-hier, consistait en une démonstration de force politique à moins de deux semaines de lélection présidentielle.
La veille, le porte-parole du mouvement Likoud France, Alex Moise, lançait un mot dordre sans équivoque aux électeurs juifs : Tout sauf Chirac . M. Moise a tenu ces propos hier lors dune interview accordée à la chaîne de télévision Canal+, et les a réitérés en présence du correspondant du Maariv : Lors des dernières élections, jétais Président dune Association de soutien des Juifs pour Jacques Chirac. Cest terminé. Les positions franchement anti-israéliennes du Président ne mautorisent pas à voter pour lui .
Le CRIF sest gardé de donner de directives de vote aux électeurs juifs. M. Méïr Habib, membre du Comité exécutif du CRIF explique quil ne faut pas brûler les contacts . Il évalue le vote juif à près de 2 % de lélectorat français. Les Juifs de France ne représentent quun pour cent de la population (600 000 personnes) mais ce sont de bons citoyens dont une forte proportion participe aux élections . Deux pour cent risquent dêtre décisifs, puisque les derniers sondages font part dune égalité entre Chirac, Président de droite, et Jospin, son adversaire socialiste. Meïr Habib estime quà son sentiment (ce nest pas là la position officielle du CRIF), un grand nombre de Juifs envisagent de voter au premier tour en faveur dAlain Madelin ou de François Bayrou (centre-droit), qui ont participé hier à la manifestation de soutien pour Israël .
Plusieurs dirigeants juifs qui préfèrent garder lanonymat, estimaient hier quun nombre important de Juifs sabstiendraient lors du second tour. Chirac, mais aussi Jospin qui était considéré par le passé comme un ami dIsraël, les ont déçus .
- Un dirigeant palestinien : Powell est un néo-nazi
Yehoudit Yehezkéli (Yediyot Aharonot) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.
° A lapproche de la visite dans la région du Secrétaire dEtat américain, Colin Powell, un dirigeant palestinien a accusé celui-ci dêtre un émissaire néo-nazi qui vient répandre son poison .
Laccusation vient de Hassan Asfour, ministre palestinien des Organisations non-gouvernementales, qui la proférée dans une interview à la chaîne de télévision arabe Al Djezira .
- Les Etats-Unis demandent à Israël de séloigner dArafat, pour quil puisse rencontrer Powell
Ben Caspit, Elie Kamir et Yoav Limor (Maariv)
Suite aux fortes pressions exercées par les Américains, Tsahal sest retiré cette nuit de Kalkilya et de Tulkarem, mais continue dencercler les villes palestiniennes afin quaucun terroriste ne puisse se rendre en territoire israélien. Dans les milieux officiels, on soutenait hier que cela annonçait le début de la fin de lopération Rempart . Les Américains ont en effet multiplié leurs messages stipulant quils naccepteraient pas de retrait symbolique.
Contrairement au communiqué du ministère de la Défense, le retrait des deux villes palestiniennes intervient alors que Tsahal na pas véritablement achevé sa mission : une logistique terroriste y est encore active, et de nombreux Palestiniens recherchés (essentiellement du Hamas et du Tanzim), sont encore en liberté.
Les pressions américaines ne sont considérablement accrues hier. Lors dun entretien difficile entre Sharon et le général Zinni, ce dernier a posé un ultimatum : Powell ne compte pas rencontrer Arafat sous la surveillance des chars israéliens. Les Etats-Unis exigent un allègement immédiat du bouclage et de lisolement dArafat, de manière à créer une enclave autour des bureaux dArafat, dont la superficie sera bien plus grande que celle dans laquelle le Président palestinien évolue ces derniers jours. Les forces palestiniennes ne pourront pas sy déployer, ni les forces israéliennes. Ce nest quà cette condition que Powell rencontrera Arafat.
En privé, les Américains disent aux Israéliens quils ne peuvent sentêter à ignorer le monde entier. Selon eux, par leur comportement, les Israéliens réduisent à néant linfluence du Président américain et font preuve dirresponsabilité car ils risquent dentraîner la région entière dans des effusions de sang et un tourbillon de violence sans précédent .
De nombreux membres du gouvernement nont pas apprécié la décision de retrait de Sharon.
- Bush a fait pression, Sharon a cédé, Tsahal se replie
Shimon Shiffer, Itamar Eichner, etc. (Yediyot Aharonot) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.
° A la suite des lourdes pressions américaines, le Premier ministre Ariel Sharon a annoncé à lémissaire spécial américain, le général Anthony Zinni, que Tsahal va commencer à se retirer de 2 villes palestiniennes Kalkilya et Tulkarem où les missions confiées par avance à larmée ont été menées à bien.
Le cabinet restreint Sharon et les ministres Shimon Pérès et Binyamin Ben-Eliezer sest réuni hier soir pour ratifier ce repli, qui a été notifié à Zinni lors de sa rencontre avec le Premier ministre dans la soirée. Dans les milieux militaires, on faisait valoir que les missions à Kalkilya et Tulkarem ont pratiquement été parachevées, même sil est clair que quelques jours de plus auraient été une bonne chose . Tsahal sapprête à laisser des forces importantes aux abords de ces deux villes, dans la zone tampon, pour empêcher que des terroristes ne pénètrent en Israël.
La décision de repli a été prise à la suite de la conversation téléphonique davant-hier entre le Premier ministre, Ariel Sharon, et le Secrétaire dEtat américain, Colin Powell. Ce dernier a demandé à Sharon : De combien de villes palestiniennes vous êtes-vous retirés, depuis votre conversation de samedi soir avec le Président Bush ?
La réponse de Sharon fut : Jai promis au Président Bush daccélérer les opérations, nous nous replierons dici quelques jours. Entre-temps, nous ne nous sommes retirés de nulle part .
Lors de la rencontre dhier avec Zinni, le Premier ministre a consenti de manière exceptionnelle à une réunion de la direction palestinienne chez Yasser Arafat, dans le bureau de celui-ci à Ramallah. Zinni a fait valoir quArafat refuse de décréter le cessez-le-feu, sil est dans limpossibilité de consulter les autres membres de la direction palestinienne.
(
) Le Secrétaire dEtat Colin Powell, qui a entamé hier son voyage au Moyen-Orient, a exigé lui aussi dIsraël une annonce claire quil commence à se replier
? A la fin de la semaine, Powell arrivera en Israël et dans lAutorité palestinienne, et on sattend à ce quil présente aux deux parties un plan de mise-en-uvre du cessez-le-feu. Ce plan a été mis au point à la fin de la semaine lors de la rencontre au Texas entre le président américain, George Bush et le Premier ministre britannique, Tony Blair. Il sagirait de la tenue dune conférence internationale avec la participation des Etats arabes, dIsraël, des Etats-Unis et de lEurope, dans le but de déterminer le point de départ des négociations de paix.
Selon le correspondant du Yediyot Aharonot à Londres, Ilan Nakhshon, les nouvelles publiées en Grande-Bretagne sur la question affirment que le plan en question prévoit que dans un premier stade, Israël devra retirer toutes ses forces des territoires palestiniens ; en regard, Arafat commencera à faire procéder à des arrestations et prendra des mesures pour empêcher les attentats. Lapplication du cessez-le-feu sera placée sous le contrôle dobservateurs américains et britanniques des anciens ministres, des diplomates en retraite et des officiers de police.
Parallèlement, le Premier ministre britannique élabore un plan de paix qui sappuie sur linitiative saoudienne, selon les principes suivants : Israël se repliera sur les frontières de juin 1967, en échange à létablissement de relations normales entre les pays arabes et lui. Blair soumettra son plan au Conseil de Sécurité de lONU, pour quil serve de base à toute négociation future
- Les commémorations de Yom Ha'schoah à Yad Vashem à Jérusalem
Les commémorations de Yom Ha'schoah ont officiellement commencé lundi soir par une cérémonie de l'état à Yad Vashem le Musée de la Shoah à Jérusalem. Le président Moshe Katsav et le Premier Ministre Ariel Sharon ont suivi la cérémonie.
Six survivants de la Shoah ont allumé six flambeaux à la mémoire des six millions de personnes qui ont péri dans la Shoah.
À la cérémonie inaugurale, Sharon a dessiné une ligne de connexion entre la Shoah et le conflit de 18 mois d'Israël avec les Palestiniens.
"Avec la lutte difficile dans laquelle nous sommes engagés aujourd'hui, avec la vague d'antisémitisme grandissantt rapidement à travers l'Europe, nous, qui nous se souvenons des victimes chaque jour, sommes obligés, comme Juifs et comme êtres humains, de défendre notre foyer ... le seul foyer dans le monde où les Juifs ont le droit et la force de se défendre par eux même, "a-t-il dit.

Une sirène hurlera pendant deux minutes mardi à 10h00. Des gerbes seront alors placées sur le monument du soulèvement du Ghetto de Varsovie dans Yad Vashem.
La cérémonie sera suivie par le président, le Premier ministre, le président de la Knesset Avraham Burg, le Président de la Cour suprême Aharon Barak, le Président de l'Agence Juive Sallai Meridor, le Chef d'état-major Shaul Mofaz et le Maire de Jérusalem Ehud Olmert.
- La commémoration de Yom Ha'schoah au mémorial du Vel d'hiv à Paris

La Commémoration de Yom Ashoah par le MJLF avec la participation active du CRIF à commencé dès hier soir, sous le haut patronage du président de la République, sous la présidence effective du maire de Paris, d'une nombreuse foule et de quelques personnalités politico-relgieuses.
Après l'ntervention de Roger Cukierman, président du CRIF, de Elie Barnavi, l'ambassadeur d'Israël, de Serge Klarsfeld, président de la FFDJF et du Rabbin Daniel Farhi à 19h30 sur la place des martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver.
6 survivants accompagnés d'un de leurs arriere-petits enfants ont allumé 6 flambeaux.
La lecture ininterrompue des noms des déportés juifs de France à débuté immédiatement ensuite et se prolongera jusqu'au mardi 9 avril, 19h45 sur la place des martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver (métro Bir-Hakeim).
- Le CRIF se félicite du succès de la journée nationale de mobilisation du 7 avril, qui a réuni environ 200 000 personnes à Paris et dans les autres grandes villes de France.
Il constate que son appel à manifester contre les actes antisémites et le terrorisme, et pour affirmer la solidarité avec le peuple israélien dans sa recherche de la paix, a été largement entendu.
Le CRIF a noté avec satisfaction la participation de nombreuses personnalités politiques lors de ces manifestations, qui se sont passées dans le calme et la dignité.
Le CRIF condamne avec la plus grande fermeté l'agression inqualifiable, dont a été victime un commissaire à Paris. Il espère que le coupable sera arrêté et sanctionné avec la plus grande sévérité. Le CRIF présente ses meilleurs vux de prompt rétablissement à ce commissaire de police et remercie les forces de l'ordre pour leur travail efficace.
Paris :
120 000 personnes étaient présentes à la manifestation. En tête du cortège du Crif marchaient des élus et des personnalités (François Bayrou, Corinne Lepage, Alain Madelin, Pierre Shapira, Nicole Fontaine, Patrick Bruel, Alain Finkielkraut, Alexandre Arcady, Arthur, Enrico Macias, Michel Boujenah, etc.)
Marseille :
20 000 personnes ont défilé à Marseille, parmi eux des élus dont le maire DL Jean-Claude Gaudin. Des incidents ont éclaté : 200 jeunes pro-palestiniens ont lancé des projectiles et crié des slogans hostiles à Israël et aux juifs.
Lyon :
12 000 personnes étaient présentes à Lyon, dont le député-maire PS Gérard Collomb et la présidente UDF de la Région Rhône-Alpes, Anne-Marie Comparini.
Montpellier :
1500 personnes se sont réunies à Montpellier autour de l'UEJF. Des élus de l'Hérault étaient également présents.
Strasbourg :
3000 personnes se sont rassemblées à Strasbourg devant la grande synagogue. Entouré d'élus, Pierre Lévy, le délégué régional du Crif, a lancé : "Il faut que cesse l'indulgence de la France à l'égard de toutes les formes de terrorismes en Israël comme sur notre propre sol. "
Bordeaux :
4000 personnes, dont le maire Alain Juppé, ont défilé dans les rues à l'appel du CRIF.
Nice :
8000 personnes ont défilé dans le calme.
Toulouse :
8000 personnes ont manifesté. Parmi elles, le député-maire Phippe Douste-Blazy.
- Communiqué de la Ligue de Défense Juive :
- se réjouit de l'immense succès de la manifestation unitaire organisée par le CRIF et appelle la communauté juive à rester mobilisée pour combattre l'antisémitisme et exprimer son soutien à Israël ;
- rejette avec force les accusations de certains médias et dénie toute responsabilité dans les incidents survenus place de la Bastille ;
- condamne toute violence, en particulier la violence à l'encontre des membres de la police française ;
- rappelle que ses militants ont contribué à assurer la sécurité de la manifestation conjointement avec les institutions communautaires (FSJU, Consistoire, etc) ;
- dénonce les tentatives de certains médias de ternir l'image de notre communauté en utilisant des incidents regrettables, liés à des éléments incontrôlés et suscités en partie par la présence de provocateurs pro-palestiniens sur les lieux de la manifestation.