Jeudi 14 mars 2002 - 1 Nissan 5762

Melchior au gouvernement français : n'ignorez pas l'antisémitisme
Gil Hoffman- Jerusalem Post

Le vice-ministre des Affaires Etrangères Michel Melchior a fait appel au gouvernement français pour montrer de l'empathie pour le peuple israélien ce matin lors d'une réunion à Paris avec le Ministre des Affaires Etrangères français Hubert Vedrine, qui a été un franc partisan des palestiniens .

Melchior a dit qu'il ne croit pas que la société française soit antisémitie, mais il attend que le gouvernement français ne ferme pas les yeux sur le nouvel antisémitisme, qui a-t-il dit est originaire du monde arabe, mais a affecté les communautés dans le monde entier.

Les deux interlocuteurs ont reconnu que l'antisémitisme est un problème historique et dangereux en France qui ne peut pas être ignoré et doit être traité avec le sérieux approprié.

Ils ont aussi discuté de la situation de sécurité régionale
Le retour du refoulé et de...l'embargo
L’Italie décide de ne plus vendre d’armes à Israël
Ménahem Ganz (Maariv) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.

Le gouvernement italien a demandé aux industries militaires de suspendre leurs ventes d’armes à Israël. Le ministère de l’Intérieur italien a décrété qu’ « il était interdit d’exporter des armes dans des régions en conflit ». Des diplomates italiens ont confié au Maariv qu’il s’agissait d’une décision commune à l’ensemble de l’Union européenne, et que l’Italie devait par conséquent s’y conformer.
Yaalon prend les commandes

Le 9 juillet prochain, Moshé Yaalon sera nommé à la fonction de chef d’état-major de l’armée israélienne. Il succèdera au général Mofaz actuellement en service.
Après une longue période d’hésitation, le ministre de la défense israélien a fini par trancher en faveur de l’actuel bras droit du général Mofaz. Le ministre de la défense a soumis sa proposition au Premier ministre israélien qui l’a immédiatement approuvé. Le ministre de la défense a déclaré que Yaalon était le « plus apte » à diriger Tsahal.
A Tsahal, on s’accorde à dire que la nomination de Yaalon était un choix naturel. Ces derniers mois, il a accumulé plusieurs « heures de vol » dans les territoires, déclare-t-on dans les couloirs de l’état-major israélien. « Yaalon est le cerveau qui a mis au point les méthodes de combat de l’armée face aux Palestiniens. Il considère qu’il ne faut pas se laisser vaincre par le terrorisme ».
Les forces de sécurité de l'Autorité Palestinienne ont ordonné de lutter dans Ramallah contre les troupes de Tsahal engagées dans une opération anti-terroriste

Selon une source autorisée de l'AP, un certain nombre d'organisations officielles de sécurité palestiniennes différentes ont ordonné à leur personnel d'ouvertement affronter les soldats israéliens dans Ramallah.

Le chef du renseignement Général palestinien Tawfik Tirawi est à ce qu'on dit un des hauts commandants qui a ordonné à ses hommes de combattre contre Israël.

Quatre membres des forces de sécurité de l'AP ont été tués durant la nuit dans les batailles d'arme à feu avec les troupes israéliennes dans Ramallah.

Dans des événements complémentaires, la Brigade Nahal sert a repris des sections du camp de réfugiés el-Amari de Ramallah.

Deux palestiniens accusés de "collaboration avec Israël" lynchés en public à Betlhéem près de la place de la Nativité

Des palestiniens armés ont abattu deux collaborateurs présumés d'Israël jeudi et tenté de pendre le corps de l'un d'eux depuis le toit d'un bâtiment surplombant la place de la Nativité à Bethléem, rapportent des témoins.

Les deux informateurs présumés, accusés d'avoir fourni des informations qui ont permis aux forces israéliennes de tuer deux dirigeants d'organisations terroristes palestiniennes, ont été sortis d'une base des renseignements palestiniens où ils étaient détenus.

Les hommes armés ont emmené les deux hommes à l'endroit même où l'un des dirigeants d'une milice de Bethléem, Hussein Abayat, a été tué dans une attaque ciblée israélienne au missile en novembre 2000.

Là, ils ont criblé de balles le corps des deux suspects, les laissant baigner dans une mare de sang devant une foule de curieux dont de jeunes enfants. L'un d'eux est allé jusqu'à poser son pied sur l'un des cadavres sous l'oeil de photographes et de caméramen.

Les hommes armés ont ensuite attaché le corps de l'un des deux hommes à l'arrière d'une voiture le traînant jusqu'au centre de Bethléem, selon des témoins.

Sur la place de la Nativité près de l'église du même nom où, selon la tradition, Jésus est né, les hommes armés ont alors tenté de pendre le corps depuis le toit du ministère palestinien du Tourisme. Les policiers palestiniens sont intervenus et les miliciens sont repartis en voiture, tirant des coups de feu en l'air.

Les deux hommes assassinés ont été identifiés comme étant Mohammed Deifallah et Mahmoud Sabatin. Deifallah a été condamné à mort l'an dernier pour un tribunal palestinien pour avoir aidé les Israéliens à tuer Hussein Abayat. Sabatin était, lui, détenu parce qu'il était soupçonné d'avoir fourni des informations qui ont conduit à l'assassinat d'un autre dirigeant de milice, Atef Abayat, dans un attentat à la voiture piégée en octobre.

Les assassinats et lynchages surviennent deux jours après que des palestiniens de Ramallah, toujours en Cisjordanie, ont tué un informateur présumé et pendu son corps ensanglanté par les pieds à une statue d'une place du centre-ville.

Depuis le début des violenes, il y a près de 18 mois, une vingtaine de collaborateurs ont été tués par les milices palestiniennes, la plupart d'entre eux étant exécutés de nuit. D'autres ont été arrêtés par les forces palestiniennes de sécurité et jugés par des tribunaux expéditifs.

Nombre des collaborateurs sont soupçonnés d'avoir aidé Israël à assassiner des militants palestiniens. Israël a tué des dizaines de militants palestiniens par tirs de missiles, de chars ou encore dans attentats à la bombe dans des opérations que les Palestiniens qualifient d'assassinats.

Au cours de la première Intifada entre 1987 et 1993, plus de 800 collaborateurs présumés ont été tués par les Palestiniens.

Bush : les actions israéliennes ne sont "pas utiles "

Le Président américain George W. Bush a dit mercredi que les actions militaires récentes d'Israël n'étaient pas "utiles" pour les efforts américains afin d'atteindre un cessez-le-feu.

"Franchement ce que les Israéliens ont récemment fait n'est pas utile, pour créer les conditions pour la paix," a-t-il dit à une conférence de presse à la Maison Blanche.

"Je comprends que quelqu'un essaye de se se défendre et de se battre avec le terrorisme mais les actions récentes ne sont pas utiles," a-t-il ajouté.

Le représentant américain Anthony Zinni est parti pour le Moyen-Orient mercredi soir pour tenter d'arranger un cessez-le-feu selon le plan rédigé par le Directeur de C.I.A. George Tenet l'année dernière.

Bush a dit : "le travail de Zinni est d'obtenir les conditions tel que nous pouvons entrer dans le plan Tenet. Il a beaucoup de travail à faire, mais si je ne pensais pas qu'il pourrait obtenir des progrès, je ne lui aurais pas demandé d'y aller."
La Maison Blanche : "les deux côtés doivent agir pour arrêter la violence"

La Maison Blanche a pressé Israël et les Palestiniens de retenir leurs combats mercredi alors que le Général Anthony Zinni s'engage dans un voyage dans le secteur pour essayer de ranimer un cessez-le-feu brisé. Le Vice-président Richard Cheney, va rencontrer le Président Hosni Mubarak qui après son tour de 11 nations, a publié un message semblable, disant que le fardeau était, et sur Israël, et sur les Palestiniens pour arrêter la violence.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, a invité l'Autorité Palestinienne "de faire tout ce qu'il peut" pour arrêter les attaques sur Israël et a réprimandé Israël pour les attaques sur la Rive occidentale et dans la Bande de Gaza qui blessent des civils.

Zinni et Aaron D. Miller, le spécialiste du Département d'Etat de longue date sur le Moyen-Orient, se sont envoler vers Israël mercredi soir. La tâche primordiale de Zinni est de reconstruire un cessez-le-feu au milieu de l'effusion de sang.

S'il réussit - et il a échoué deux fois durant les quatre derniers mois - Zinni a l'intention de lancer des gestes de conciliation comme le recul de Tsahal et la détention palestinienne de suspects de terrorisme.

"Personne ne doit agir d'autres manières que vers cet objectif dur à réaliser. C'est particulièrement important que les partis se préparent au retour de Zinni dans la région," a dit McClellan.

Combien de temps Zinni va rester dans la région? Cela dépend des progrès obtenus, a dit le porte-parole du Département d'Etat Richard Boucher . "Il restera là tant qu'il y aura des progrès," a dit Boucher.

Si Zinni peut ranimer la trêve, il proposera des observateurs pour l'empêcher d'être rompue, a dit mardi l'Ambassadeur israélien David Ivry.

"Si nous obtenons un accord, vous devez le contrôler," a dit Ivry, indiquant que l'idée avait l'appui du gouvernement. "C'est une idée principale que Zinni va mettre sur la table."

Un haut fonctionnaire américain a dit que d'aider au contrôle construira la confiance et maintiendra le cessez-le-feu. Les Etats-Unis sont préparés pour fournir des observateurs, a dit le fonctionnaire, parlant sur condition d'anonymat.

Ivry a dit que le rôle des observateurs serait de préserver la trêve ainsi le processus de conciliation pourra démarrer. Parmi la tâche des observateurs, a-t-il dit, serait de s'assurer que les suspects de terrorisme palestiniens ont été arrêtés et n'ont pas été tranquillement libérés après.

Ivry, ancien chef d'Armée de l'air d' Israël projette de quitter son poste diplomatique et de retourné en Israël dans la mi-avril. le successeur n'a pas été choisi.

Zinni rencontrera des fonctionnaires israéliens et palestiniens et pourra faire des voyages à côté en Jordanie et en Egypte. Sa mission coïncide avec le voyage du Vice-président Richard Cheney au Moyen-Orient et le Golfe, qui se concentre sur le conflit Israélo-arabe et sur la campagne menée par les Etats-Unis contre le terrorisme.

Le fardeau est, et sur Israël, et sur les Palestiniens, pour arrêter la violence grandissante dans la région, a dit Cheney mercredi après sa réunion avec le Président égyptien Hosni Mubarak.

Mubarak a aussi dit à une conférence de presse commune avec Cheney qu'il croit que Saddam Hussein d'Irak est près d'accepter le retour des inspecteurs de désarmement des Nations unies, bien qu'il n'ait pas donné pluss de renseignements. Il a mis en garde les Etats-Unis qui projettent d'employer la force militaire contre l'Irak, disant que tous les canaux diplomatiques doivent être épuisés d'abord.

Il se sont rencontrés alors que le cycle de la violence a augmenté, avec la plus grande offensive d'Israël dans la Rive occidentale et des régions de la Bande de Gaza depuis la Guerre de 1967 des Six jours. Mubarak et Cheney ont condamné la hausse de la violence.
Trois Israéliens ont été tués dans une explosion près de Netzarim dans la Bande de Gaza
Amos Harel, Jalal Bana et Haim Shadmi, Correspondants d'Ha'aretz

Trois Israéliens ont été tués et deux blessés ce matin par une puissante bombe qui a explosé près de l'implantation de la Bande de Gaza centrale de Netzarim, une cible fréquente pour les attaques palestiniennes.

Des rapports initiaux ont dit que la bombe a frappé un convoi civil et militaire israélien sur la route de Karni vers l'implantation. La bombe a été placée à côté d'une mosquée près de Netzarim et les terroristes se sont apparemment cachés derrière la mosquée, faisant explosé le dispositif par télécommande, a annoncé Kol Israël.

La bombe a endommagé un blindé dans le convoi, qu'il a pris feu. Il y a environ six semaines, un blindé de Tsahal avait été détruit dans la Bande de Gaza d'une façon semblable.

Les blessures de deux blessés ont été décrites comme modérées.

Dans un incident mercredi soir, deux Palestiniens ont pénétré dans le périmètre de sécurité de l'implantation de la Rive occidentale de Nachliel et sont entrés dans une caravane, où ils ont poignardé un Israélien qui était à l'intérieur.

La victime a été évacuée par l'hélicoptère à l'hôpital Tel Hashomer. Les attaquants se sont enfuis de l'implantation et les forces de sécurité les cherchent dans le secteur, que des sources palestiniennes ont dit avoirt été placé sous couvre-feu.
Le journaliste italien tué à Ramallah "se trouvait parmi des tireurs palestiniens", selon ses collègues Raffaele Ciriello, premier journaliste victime de l'intifada
par Wafa Amr (Reuters)

Raffaele Ciriello, un photographe italien âgé de 42 ans, a succombé à ses blessures après avoir été touché par des tirs israéliens à Ramallah, a annoncé le ministère italien des Affaires étrangères.

Outre Ciriello, premier journaliste tué au Proche-Orient depuis le début du soulèvement palestinien en septembre 2000, un de ses collègues français, dont l'identité reste inconnue, a également été blessé.

De source hospitalière dans cette ville de Cisjordanie, on avait auparavant rapporté que le photographe italien avait été touché de six balles à la poitrine.

Le journaliste indépendant, envoyé spécial du quotidien italien Il Corriere della Sera, a semble-t-il été pris pour cible par erreur alors qu'il se trouvait en compagnie d'un groupe de tireurs palestiniens, a expliqué l'un de ses collègues.

Des images diffusées par la RAI, chaîne de télévision publique italienne, le montrent aux côtés de combattants palestiniens peu avant sa mort et l'un d'eux invite ses camarades à la prudence en raison de la présence d'un char israélien au bout de la rue. "Avancez un par un", leur conseille-t-il.

Peu après, éclatent des coup de feu et Ciriello, qui s'était mis à couvert, apparaît gisant sur le dos. L'un des Palestiniens le tire alors hors de portée tandis qu'un deuxième appelle une voiture pour le conduire à l'hôpital.

Le ministre israélien des Affaires étrangères a exprimé de "profonds regrets", ajoutant que l'armée avait ouvert une enquête. Tsahal avait auparavant déclaré ne pas être en mesure de déterminer l'origine des tirs.

(...)

"Nous nous sommes rendus sur une place appelée place du Lion et nous avons pris une rue adjacente parce que nous avons entendu des voix", a expliqué Amadéo Ricucci, journaliste de la RAI.

"Il y avait des Palestiniens armés qui s'apostrophaient (...). Nous les avons suivis (...). Après un carrefour, un char israélien est apparu à 150-200 mètres. Il se dirigeait dans la direction opposée, puis s'est arrêté (...). Nous avons commencé à filmer", a-t-il poursuivi.

"J'ai dit à Raffaele de se mettre à couvert parce que c'était dangereux. Il s'est mis derrière un bâtiment, il était encore visible avec sa petite caméra. (...). Ils l'ont touché d'une rafale (...), ils l'ont sans doute pris pour un combattant", a-t-il ajouté, précisant que seul les Israéliens se trouvaient dans la zone d'où provenaient les tirs.

Toujours à Ramallah, un journaliste français qui "a préféré ne pas être nommé" a été blessé à la jambe droite vendredi matin, indique Reporters sans frontières. L'organisation française ajoute que Tarek Abdeljaber, journaliste égyptien, a également été blessé au même endroit par deux balles qui ont traversé son gilet pare-balles.

(...)

"Il est important de rappeler qu'il y a eu des échanges de tirs à Ramallah, et c'est pour cette raison que l'armée avait fermé la zone aux journalistes hier", a déclaré le lieutenant-colonel Olivier-Rafkovicz, porte-parole de Tsahal.

"Quand des membres de la presse travaillent de manière indépendante, sans se concerter préalablement avec l'armée, ils se mettent en danger. Nous exprimons notre profonde douleur pour la mort de M. Ciriello", a-t-il ajouté.
Versions contradictoires sur les circonstances dans lesquelles un journaliste français a été blessé
Des correspondants étrangers qui l'accompagnaient disent qu'il a été touché par une charge explosive d'un Palestinien.
Par Amira Hass - Ha'aretz (édition web) 13 mars 2002

Un photographe français blessé mercredi 13 mars sur la place Manara à Ramallah n'a pas été atteint par des tirs israéliens mais par l'explosion d'une charge que tenait en ses mains l'un des palestiniens armés présents sur les lieux. C'est ce qu'ont estimé deux autres photographes qui étaient avec lui. Selon eux, un groupe d'hommes armés posté aux alentours de la place était en train de tirer sur les troupes de Tsahal, et s'est trouvé par terre, soufflé par cette explosion. Un autre tireur "s'est envolé" par le même souffle. Le photographe français, proche des tireurs, a été blessé à la jambe. Un des photographes qui s'est trouvé à ses côtés a également témoigné avoir aperçu la charge explosive près du tireur en question.

En revanche, des journalistes palestiniens qui ont suivi l'événement estiment que c'est un obus de char israélien qui a causé l'explosion et le souffle, et dont les éclats auraient blessé le photographe. Selon eux, le groupe de jeunes palestiniens armés se trouvait près d'un magasin de fleurs sur le côté ouest de la place, au bout d'une rue d'ou l'on apercevait les chars israéliens. Ceux ci auraient tiré l'obus, estiment ces journalistes palestiniens.

L'hôpital privé Ra'ayeh, ou le photographe a été soigné, a fait savoir que celui ci présentait des blessures légères, dont il était impossible pour le moment de déterminer la source.

Mars 2002
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