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Samedi 23 février 2002 - 11 Adar 5762
- Un présumé terroriste-suicide tué à un barrage.
"Une unité israélienne stationnée dans un poste situé à l'est de Halhoul a repéré dans la nuit un individu suspect qui courait dans sa direction en criant "Allahou Akbar" (Allah est grand)", a déclaré Tsahal dans un communiqué.
"Quand le suspect eut atteint la première clôture de protection, l'unité a ouvert le feu et il a été tué. Il s'est avéré que le suspect n'était pas armé. Des traces de pas ont été découvertes, elles appartenaient à un autre homme qui a pris la fuite en direction des territoires sous contrôle palestinien", conclut le communiqué.
- La gauche américaine face au terrorisme
Un des intellectuels américains de gauche les plus respectés, le philosophe Michael Walzer, professeur à l'université Princeton, est aussi codirecteur (avec Mitchell Cohen) de la revue Dissent, dans un récent article "Cinq questions sur le terrorisme", examine en détail la situation créée par les attentats du 11 septembre.
Le terrorisme, c'est "le meurtre délibéré d'innocents", visant à "semer la terreur dans l'ensemble d'une population" et à faire pression sur ses dirigeants. Le concept inclut le terrorisme d'Etat (comme les "disparitions" en Argentine) et le terrorisme de guerre (comme Hiroshima). Comment expliquer le terrorisme ? Non par la misère ou l'injustice, mais par une combinaison de facteurs culturels, religieux et politiques, conduisant à "la création d'un Ennemi", objet d'une hostilité "généralisée et indiscriminée", comme les "infidèles" aux yeux des islamistes.
Comment répondre au terrorisme ? Par une réponse "multilatérale". Par la guerre, non pas contre des innocents, car ce serait répondre au terrorisme par le terrorisme, mais contre l'ennemi - ce qui suppose que l'on prenne le risque d'engagements au sol - afin de prévenir de nouveaux attentats. Par le travail de la police, même s'il doit s'accompagner de restrictions aux libertés publiques, la première obligation de l'État étant de "protéger la vie de ses citoyens". Par l'action secrète, qui peut aller jusqu'à l'assassinat de dirigeants politiques ou militaires. Par la diplomatie, qui doit permettre d'isoler et de punir les Etats qui soutiennent le terrorisme. Par le travail idéologique non pas, bien sûr, sous la conduite du gouvernement mais à l'initiative d'intellectuels soucieux de "délégitimer la culture de l'excuse et de la justification" et d'"explorer les sources religieuses et nationalistes de la terreur". Comment jugera-t-on que la guerre est gagnée ? Non par la signature d'un traité de paix ou la capitulation de l'ennemi, mais par la diminution du nombre et de l'importance des attentats, l'apparition de dissensions dans le camp terroriste, le ralliement des opportunistes, le silence de ceux qui trouvaient des excuses au terrorisme, le retour d'un sentiment de sécurité dans la population, la capacité retrouvée de définir la politique étrangère des Etats-Unis, notamment à l'égard du monde islamique, sans se préoccuper du terrorisme.
D'après Thomas Ferenczi - Le Monde
- Linitiative de paix saoudienne comporte aussi des échanges de territoires
Miryam Fuchs, Smadar Péri, Zvi Singer, Boaz Bismuth, Yossi Bar (Yediot Aharonot) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.
Ce que lon appelle l initiative de paix saoudienne va plus loin que ce qui a été divulgué au commencement. Il savère que lArabie Saoudite est prête à normaliser ses rapports avec Israël, non seulement à la condition que celui-ci retourne aux frontières du 4 juin 1967, mais également sil est procédé à des rectifications de frontières et des échanges de territoires.
Avant-hier, des hauts fonctionnaires saoudiens ont révélé à Henry Siegman, membre éminent du Conseil pour les relations extérieures dont le siège est à New York, que selon la nouvelle ligne politique de Riyad, on peut sécarter de la ligne-frontière de juin 67 en procédant à des échanges de territoires. Les Saoudiens sont même prêts à accepter une souveraineté israélienne sur le Mur Occidental et sur des quartiers de population juive à Jérusalem-Est.
La Syrie, lEgypte, la Jordanie, le Koweit, les Emirats Arabes Unis et le Bahrein ont déjà salué favorablement linitiative saoudienne.
En Israël, le Président Moshé Katsav a déjà apporté son soutien à cette initiative. Il a déclaré que Toute proposition du monde arabe qui préconise de vivre en paix avec nous
mérite dêtre encouragée .
- Un comité ministériel va décider finalement de la permission donné à Arafat de quitter Ramallah
Par Aluf Benn, Jonathan Lis et Amos Harel, Correspondants d'Ha'aretz
Le Premier Ministre Ariel Sharon vendredi a rejeté une proposition du Ministre de la Défense Nationale Benjamin Ben-Eliezerde permettre au Président de l'Autorité Palestinienne Yasser Arafat de partir de la ville de Rive occidentale de Ramallah, où il a été efficacement sous assignation à domicile pendant les deux mois passés.
Ben-Eliezer a fait la suggestion pendant des consultations avec Sharon et les chefs des services de sécurité et de Tsahal. Il a dit que l'on doit permettre à Arafat de voyager puisqu'ilavait rempli la demande d'Israël d'arrêter les suspects dans le meurtre du ministre Rehavam Ze'evi, abattu dans un hôtel de Jérusalem en octobre dernier par des membres du Front Populaire pour la Libération de la Palestine.
Le ministre de la Défense Nationale a aussi pointé qu'Arafat avait arrêté le leader FPLP, Ahmed Sa'adat, aussi bien que l'homme qui est derrière l'achat du Karine A, le bateau d'armes, Fuad Shobeki. Il a dit qu'il n'y avait aucune excuse pour Israël d'être dogmatique avec Arafat étant donné la situation actuelle et qu'on doit lui permettre de quitter sa base pour commencer à se diriger vers des efforts diplomatiques.
Cependant, Sharon a discuté la proposition, en disant qu'Arafat devait remplir toutes les demandes qu'Israël avait faites avant qu'il ne puisse quitter sa base.
En définitive, ils ont décidé que le comité ministériel pour la sécurité déciderait dimanche si vraiment Arafat pourrait quitter Ramallah. Ils ont aussi décidé que si les Palestiniens font des efforts pour réduire le niveau de violence, Israël diminuerait les restricitions et renouvellerait leurs cartes de travail en Israël.
Le ministre de la Défense Nationale a ordonné à Tsahal de lever la contrainte contre les Palestiniens pendant le week-end. L'ordre est venu après ses réunions avec Mohammed Dahlan, qui est responsable de la sécurité de l'Autorité Palestinienne dans la Bande de Gaza et Mohammed Rashid, un conseiller d'Arafat.
Des arrestations ont été annoncées jeudi par le Colonel Talal Dweikat, le chef de service de renseignement de l'Autorité Palestinienne pour la ville de la Rive occidentale de Naplouse, qui a dit que l'ordre d'arrestation était venu directement d'Arafat.
Dweikat a identifié les trois hommes en détention comme Ahed Abu Gholmi, Basel Asmar et Hamdi Koran. Abu Gholmi est le leader de l'aile militaire du FPLP dans la Rive occidentale, les Brigades Abu Ali Mustafa sont soupçonnées d'avoir préparer le meurtre de Ze'evi. Asmar et Koran sont soupçonnés d'avoir effectué le meurtre.
- Israël va permettre aux résidants de la Rive occidentale de se rendre dans les mosquées de Jérusalem pour l'Eid
A la fin d'une série d'actions qui ont suivi une réunion de sécurité Palestino-israélienne commune jeudi soir, Israël a dit vendredi après-midi qu'il permettrait aux Palestiniens résidant dans la Rive occidentale de se rendre dans les mosquées à Jérusalem pendant la fête prochaine d'Eid Al Adha.
Assistaient à la réunion, le chef de Shin Bet Avi Dichter, le chef de la planification de Tsahal et de la police, le Général Principal Giora Eiland, les chefs de lasécurité préventive de l'Autorité Palestinienne, Mohammed Dahlan et Jibril Rajoub et le chef du service du renseignement de l'Autorité Palestinienne Amin al Hindi. elle suivait une réunion tenue plus tôt entre le Ministre de la Défense Nationale Benjamin Ben-Eliezer, Dahlan et le conseiller économique du Président de l'Autorité Palestinienne Yasser Arafa,t Mohammed Rashid.
Comme résultat de la réunion , Tsahal a vendredi matin démonté des barrages routiers près de Kisuffim, qui divisaient la Bande de Gaza en trois parties. ces barrages ont été érigées après l'attaque de mardi soir près de la ville de Rive occidentale de Ramallah, dans lequel six soldats avaient été tués.
Les troupes se sont aussi retirées vendredi matin de positions prises il y a une semaine sur les collines à l'est du camp de réfugiés El Bureij dans le centre de la Bande de Gaza, bien que les troupes restent dans Beit Lahiya au nord de la Bande.
Les troupes de Tsahal ont arrêté un Palestinien vendredi matin dans le village de la Rive occidentale de Tamoun soupçonné de l'organisation d'un attentat-suicide dans les jours à venir. Quatre autres résidants du village ont été arrêtés pendant l'opération.
- Une musique nouvelle pour un vieil air
Shimon Shiffer (Yediot Aharonot) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.
Yasser Arafat a prouvé hier, une fois de plus pour ceux qui lavaient oublié, quil est un joueur hors pair : quelques heures avant le discours télévisé du Premier ministre israélien, il a annoncé larrestation des assassins du ministre israélien Rehavam Zeevi changeant dune seul coup la donne. Jusquà présent, on pouvait croire quil resterait éternellement assigné à résidence à Ramallah
Sharon a choisi de répondre (à ce geste) dans son discours. Le message quil a fait passer est que les Palestiniens ont des chances de trouver en Israël la volonté daller dans leur direction sils agissent sagement et réduisent le terrorisme
Dès le début de son allocution, même si ce nétait pas dit clairement, Sharon a tourné ses flèches contre Binyamin Netanyahou, quand il a souligné que lEtat dIsraël ne seffondre pas, que cela dépend de nous surtout si nous prenons nos distances vis-à-vis des frictions et des ambitions personnelles
(
) Moubarak a téléphoné hier à Sharon pour la seconde fois en tout depuis que Sharon est Premier ministre pour lui dire quil a entendu que votre propriété agricole est la plus belle au Moyen-Orient . Les deux hommes ont maintenant besoin lun de lautre : Moubarak, parce quil va se rendre en visite à Washington
Sharon, parce quil veut démontrer en Israël même que personne ne le boycotte.
Sharon vise maintenant à reconquérir le centre de léchiquier politique, même sil court le risque de se séparer de lextrême-droite de son gouvernement. Il pense que cest seulement en conservant la confiance du grand public dans sa politique, quil réussira à empêcher que les fissures de lopinion ne sélargissent. Des fissures qui menacent de diviser le pays exactement comme à lépoque de la Guerre du Liban le cauchemar personnel qui effraie et terrorise le plus le Premier ministre.
- Déclaration de la Présidence de l'Union Européenne
(Madrid, 20 février 2002)
La Présidence de l'Union européenne veut exprimer ses sentiments très forts de consternation et de rejet face à la nouvelle poussée de terrorisme et violence dans la zone, avec, dans les tous derniers jours, un bilan insupportable de morts et de blessés, femmes et enfants sans défense inclus.
Confrontée à ces événements, la Présidence de l'Union européenne souhaite faire parvenir ses condoléances les plus sincères aux victimes et à leurs familles, ainsi qu'aux deux peuples israélien et palestinien souffrant de cette situation.
La Présidence de l'Union européenne réitère très fortement ses nombreuses condamnations du terrorisme et de la violence, et réaffirme, aux termes de la Déclaration de Laeken, l'urgence des mesures que les deux parties doivent assumer pour restaurer le calme et revenir à des négociations en vue de résoudre un conflit qui n'a pas de solution militaire possible.
La Présidence de l'Union européenne appelle les responsables politiques des deux parties à offrir aux deux sociétés, avec le soutien de la communauté internationale, une perspective différente de la simple perpétuation de la violence et la détresse.
La Présidence réaffirme l'engagement de l'Union européenne à contribuer par tous les moyens à sa disposition à atteindre cet objectif
- Les "bons" mots de l'entretien du Ministre des Affaires Etrangères, M. Hubert Vedrine, avec "RTL - l'invité de Richard Arzt"
(Paris, 20 février 2002)
Q - Bonjour Hubert Védrine. Au Proche-Orient, en vingt-quatre heures, il y a eu une vingtaine de Palestiniens tués, une dizaine d'Israéliens tués aussi, et des missiles lancés à quelques mètres du bureau de Yasser Arafat. Israël n'avait jamais frappé aussi près du président palestinien...
R - Dans l'annonce des titres, vous disiez : "La guerre au Proche-Orient". Je crois que c'est le terme exact.
Q - Quelle est votre opinion sur le fait que, décidément, Israël continue de considérer Yasser Arafat comme responsable des actes de violence ?
R - Dans cette affaire, je voudrais rappeler notre objectif : il s'agit d'arriver à ce que deux Etats puissent vivre en sécurité et cohabiter. Il s'agit de sortir de cette situation effroyable qui s'aggrave chaque jour, dans laquelle les Israéliens vivent dans l'insécurité et l'angoisse permanente, tandis que les Palestiniens vivent dans des conditions littéralement abominables, ce qui fait qu'ils n'ont plus rien à perdre et qu'ils sont prêts à tout. C'est de cette situation qu'il faut sortir. C'est pour cela que la France a présenté des idées, de même que les Allemands et les Italiens. Ce sont des idées européennes. Il s'agit de tenter de sortir de ce piège et de redonner un contenu au volet politique qui a complètement disparu.
Q - Cela ne semble absolument pas crédible actuellement ?
R - Je pense que c'est crédible parce que cela s'imposera un jour ou l'autre, et que la voie purement répressive ne peut conduire qu'à l'aggravation permanente. J'observe qu'un débat se développe en Israël, que des gens aussi importants que le président de la Knesset s'interrogent à voix haute sur la pertinence de cette politique. Même au sein de l'armée et de la presse israélienne des gens s'interrogent.
Cela fait plus d'un an que cette politique de répression militaire est menée. Elle n'apporte pas aux Israéliens la sécurité alors que la sécurité pour les Israéliens est aussi fondamentale dans notre démarche et notre action que des conditions de vie dignes pour les Palestiniens dans un Etat. Comment sortir de ce piège ? C'est à cette question que les Européens travaillent en ce moment.
Q - Les Européens unis sur des propositions d'élections en Palestine, par exemple ? C'est une proposition française.
R - Les Européens sont d'accord sur le fait que la solution est un Etat palestinien coexistant pacifiquement et démocratiquement avec Israël, respectant Israël, les deux Etats étant en sécurité. Tout le monde est d'accord là-dessus.
Sur la technique immédiate, nous discutons parce qu'il y a deux approches en Europe. Il y a ceux qui pensent qu'il faut quand même continuer à avoir le même raisonnement que Sharon, qui est : "Rétablissons d'abord la sécurité avant d'ouvrir peut-être une négociation"...
Q - ...les Anglais, par exemple ?
R - Les Anglais. L'autre versant, maintenant majoritaire, défendu fortement par l'Espagne à la tête de l'Union européenne, - par nous aussi - est l'idée que l'on n'arrivera jamais à rétablir la sécurité s'il n'y a en même temps aucune perspective politique. En schématisant, nous disons qu'il faut revenir à la politique de Rabin, qui est d'être aussi énergique dans la lutte contre le terrorisme que dans la recherche de la paix.
Q - Est-ce qu'à votre avis le soutien américain à Ariel Sharon bloque toute évolution vers cette solution politique ?
R - Ce soutien encourage Ariel Sharon à rester dans une ligne qui ne peut conduire qu'à une impasse stratégique, même si l'armée israélienne est très forte. Mais c'est d'Israël que l'interrogation viendra, parce que ce sont les Israéliens qui sont en première ligne, qui sont confrontés au problème, donc au blocage. Je vois que dans la société israélienne quelque chose s'est remis en marche. Il y a une interrogation à ce sujet.
Q - Je parlais des Américains. Vous avez eu un réel succès en parlant du "simplisme américain" qui est de ramener tous les problèmes du monde à la seule lutte contre le terrorisme. Ce mot n'a pas plu du tout aux dirigeants américains. Colin Powell, le chef de la diplomatie, s'est demandé si vous aviez des "vapeurs". Le président Bush, à Tokyo, a trouvé cette réplique intéressante. Que répondez-vous ? Avez-vous des vapeurs ?
R - Powell nous a dit que cela avait été mal traduit. Cela signifie que l'on s'échauffe trop. D'ailleurs, il a ensuite cherché à atténuer en disant : "Nous nous sommes tous échauffés les uns les autres, il faut maintenir le dialogue."
Q - George Bush a trouvé que c'était une idée intéressante...
R - Il est normal qu'il défende son secrétaire d'Etat. Mais comme je l'ai dit avant-hier, ce sont des "échanges virils" entre amis. Cela n'empêche pas que l'on se parle. Sur le fond du sujet, vous avez noté qu'il y a une dizaine de responsables européens...
Q - Qui ont repris le mot, ou l'idée en tout cas ?
R - Qui ont repris le mot, qui se sont exprimés ou qui ont fait part de leur inquiétude sur tel ou tel aspect de la politique américaine : ses aspects globaux, la question du Proche-Orient, l'aspect iraquien ou des problèmes plus particuliers, comme Guantanamo. De toute l'Europe remonte l'idée qu'en fait nous souhaitons un partenariat avec les Etats-Unis. Nous souhaitons qu'ils considèrent leurs alliés comme des partenaires. Nous ne souhaitons pas qu'ils se désengagent mais plutôt qu'ils se réengagent dans la gestion multilatérale du monde. Nous constatons que, sur plusieurs points depuis quelques mois, nous n'avons pas la même approche. Les Américains ne veulent pas soutenir le Protocole de Kyoto contre le réchauffement ; ils sont contre la cour pénale ; ils se sont retirés du Traité ABM ; ils sont contre le traité contre les mines antipersonnel, etc... C'est pour cela qu'il y a eu tellement de réactions en Europe. Ce n'est pas du tout un épisode franco-américain mais plutôt un épisode euro-américain.
Q - Il n'empêche que l'ambassadeur de France à Washington a été convoqué au département d'Etat.
R - Non, c'est faux. Il avait un rendez-vous parce qu'une diplomate américaine lui avait demandé de passer le voir pour préparer un voyage qu'elle faisait en Europe. Elle est d'ailleurs à Paris aujourd'hui, où elle est bien sûr la bienvenue, parce que nous souhaitons discuter.
Q - On ne peut donc pas parler d'un différend diplomatique ?
R - Il y a des désaccords sur certaines choses. Mais comme l'a dit Joschka Fischer : "Etre des alliés, cela ne veut pas dire être des satellites". Ce n'est pas parce que nous sommes des alliés des Etats-Unis et que nous sommes absolument engagés dans la lutte contre le terrorisme - tous ensemble, parce que ce combat est vital pour nous tous - que le débat doit s'arrêter.
Q - Les Américains peuvent comprendre cela ?
R - Je le souhaite. C'est indispensable.
Q - Quand ils parlent de "l'axe du mal", ce mot choisi par George Bush ?
R - C'est une rhétorique américaine. Ce ne sont pas nos mots à nous. Il n'empêche qu'il y a des sujets sur lesquels il faut qu'on parle. Comment mener la lutte contre le terrorisme ? Comment s'attaquer à sa racine
Q - Comment traiter la question des armes de destruction massive, la prolifération ?
George Bush est à la frontière des deux Corée. Les dirigeants de Corée du Sud avaient, à notre avis, une politique très intelligente par rapport à la Corée du Nord. Nous continuons à penser qu'il faut plutôt les encourager dans ce traitement intelligent, pour résorber petit à petit le problème de la Corée du Nord. Il y a beaucoup de choses à discuter. Nous sommes dans une alliance. Nous souhaitons pouvoir parler entre alliés, sans que cela ait l'air choquant ou bizarre. Il est normal de parler sur des sujets de fond./.