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Vendredi 22 février 2002 - 10 Adar 5762
- Un civil israélien a été tué dans l'attaque de sa voiture dans la Rive occidentale
Par Amos Harel et Jonathan Lis, Correspondants d'Ha'aretz
Un civil israélien a été tué vendredi après-midi dans une attaque de sa voiture alors qu'il voyageait sur la route de la Rive occidentale entre Atarot et Givat Ze'ev, au nord de Jérusalem.
L'homme, un résidant de 60 ans de Beit Shemesh, voyageait seul dans la direction de Givat Ze'ev, quand il a été soumis aux tirs apparemment d'une voiture passante. La voiture est alors entrée en collision avec une barrière de sécurité de la route.
Les troupes de Tsahal ont effectué une recherche approfondie du secteur pour débusquer les terroristes.
- Une femme blessée dan un attentat-suicide avorté dans un supermarché de la Rive occidentale
Une résidante de l'implantation de la Rive occidentale d'Efrat a été légèrement blessé vendredi matin quand un Palestinien a fait explosé sa bombe qui a mal fonctionné, dans un supermarché de l'implantation. Le terroriste a été tué par un client armé.
Les parents ont identifié le terroriste comme Mohammed Tawfiq Shamali, 24 ans, du village de Douha, à côté de la ville de la Rive occidentale de Bethléem. Il n'y a eu aucune revendication immédiate d'un groupe palestinien.
Les Palestiniens ont annoncé que Tsahal avait fermé Bethléem après l'attaque. Un porte-parole de Tsahal a déclaré que le blocus était provisoire.
Kol Israël annoncé que le terroriste était un ouvrier du bâtiment de l'implantation qui avait un permis pour résider à l'intérieur d'Israël .
- Ariel Sharon prévoit la création de "zones-tampons"
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a annoncé jeudi un projet de création de "zones-tampons" destinées à protéger les Israéliens et a réclamé un désarmement complet des Palestiniens.
"Nous avons décidé de créer des zones-tampons afin de réaliser une séparation", a dit à la télévision Ariel Sharon. "Nous avons décidé de commencer immédiatement et d'ériger des obstacles."
Sharon a assuré qu'il maintiendrait le contact avec des personnalités palestiniennes mais en soulignant aussi qu'il continuerait à combattre les "terroristes de toute notre force" et ce "jusqu'à ce que le réseau terroriste ait été détruit."
Sharon a par ailleurs indiqué que son gouvernement allait reparler de sa décision de confiner Yasser Arafat à Ramallah.
"La question va revenir devant le cabinet et il en décidera", a déclaré Sharon lors d'une conférence de presse, en réponse à une question concernant l'arrestation par la police palestinienne de trois hommes considérés par Israël comme les assassins du ministre du Tourisme israélien, abattu en octobre.
Ariel Sharon a de nouveau exigé un retour au calme avant toute reprise des négociations de paix.
"Il doit d'abord y avoir un calme complet, ensuite nous parlerons", a dit Sharon. Il a ajouté qu'un "désarmement complet" des zones palestiniennes était une condition à tout progrès en direction de la paix.
- Les réactions internationales
Les Etats-Unis ont fait savoir qu'ils réservaient leur jugement quant au bien-fondé d'un tel projet. Un responsable du département d'Etat a déclaré, sous le couvert de l'anonymat, qu'il risquait de correspondre à un type d'initiative unilatérale auquel s'oppose Washington.
"Nous ne commenterons pas les déclarations du Premier ministre Sharon avant de savoir ce qu'elles entraînent", a dit le responsable en faisant comprendre que ses propos avaient l'aval du département d'Etat.
"Nous nous emploierons à approfondir ces déclarations avec les Israéliens (pour déterminer) quel effet elles auront sur le terrain", a-t-il ajouté. "Nous avons dit que nous étions opposés à des initiatives unilatérales qui conditionnent les négociations sur les statuts définitifs, et cela n'a pas changé."
Très inquiet, le président du gouvernement espagnol Jose Maria Aznar, dont le pays préside actuellement l'Union européenne, a estimé que l'on se trouvait désormais "quasiment" en situation "de guerre" et qu'il serait difficile pour l'Europe de lancer une initiative de paix dans un tel climat.
Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan a fait part de son pessimisme, estimant que le conflit israélo-palestinien glissait vers une guerre totale, et soulignant que des mesures de sécurité resteraient inopérantes sans programme politique.
"Nous approchons véritablement du bord de l'abîme", a-t-il dit devant le Conseil de sécurité, qui lui a demandé de préparer le terrain au débat public sur la crise qu'il doit tenir la semaine prochaine.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel, a lancé jeudi soir, à Tunis, un appel aux Palestiniens et aux Israéliens à faire preuve de ''bon sens'' et de ''générosité réciproque'' et acceptent d'aller vers le dialogue.
Lors d'une conférence de presse au terme d'une visite officielle de deux jours en Tunisie, le chef de la diplomatie belge a considéré ''tout à fait légitime pour les Israéliens de vivre dans la sécurité''. Mais, a-t-il ajouté, ''il faut, en même temps, que les Israéliens prennent conscience des limites des possibilités palestiniennes''.
''Si tant qu'il n'y a pas une violence zero, on ne discute pas, je crains qu'on ne discutera jamais'', a-t-il averti, dans une critique à peine voilée de la politique du Premier ministre israélien Ariel Sharon qui conditionne la reprise des pourparlers de paix à l'arrêt des violences.
''Je ne pense pas que Yasser Arafat et l'Autorité palestinienne (dont il est le président) aient les moyens de satisfaire à une telle exigence, mais ils ont les moyens de faire 100% d'effort'', a fait valoir le ministre belge.
Le chef de la diplomatie belge considère que dans ce conflit, l'Union européenne fait office de ''garde-fou'' qui empêche ''qu'on dérape vers le chaos complet''. Selon M. Michel, l'UE qui ''donne le meilleur d'elle-même en apportant aussi des aides financières, joue un rôle utile, mais n'a pas de pouvoir illimité. Elle le fait avec les Etats-Unis qui, a-t-il dit, est ''notre partenaire privilégié dans cette question''.