Dimanche 13 janvier 2002

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Dimanche 13 janvier 2002 - 29 Tevet 5762

Ariel Sharon assure qu'il entend bien conclure la paix avec les Palestiniens

Le Premier ministre israélien Ariel Sharon s'est dit prêt dimanche à prendre des «mesures audacieuses» concernant les Palestiniens, tout en établissant des conditions draconiennes à la reprise des négociations de paix.

« Il y a une chose que je veux accomplir et c'est la conclusion d'un règlement politique qui débouchera sur une paix avec les Palestiniens et le reste du monde arabe », a-t-il déclaré devant l'Association de la presse étrangère à Jérusalem. « C'est la dernier geste que je souhaite faire dans ma vie politique ».

S'il n'a pas détaillé son éventuel plan de paix, il a cependant assuré qu'aucun dirigeant israélien ne se risquera à proposer une nouvelle fois ce que son prédécesseur Ehoud Barak avait fait en juillet 2000. M. Barak avait ainsi proposé la création d'un Etat palestinien à Gaza et dans 95% de la Cisjordanie, ainsi que le contrôle administratif des quartier arabes de Jérusalem. Mais les discussions devaient finalement échouer, avant que M. Sharon ne succède à M. Barak.

Par le passé, Ariel Sharon a laissé entendre qu'il était prêt à un accord provisoire par lequel les Palestiniens jouiraient d'un Etat sur la moitié des territoires qu'ils revendiquent. Mais le mandat très restrictif qu'il a donné à son chef de la diplomatie Shimon Pérès ne permet guère d'avancer sur la question palestinienne.

M. Sharon a indiqué dimanche qu'il ne reprendrait les négociations que si les Palestiniens «démantèlent les organisations terroristes», collectent toutes les armes illégales, «prennent des mesures préventives sérieuses» et font cesser les appels à la violence contre les Israéliens.

Par ailleurs, le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat restera confiné dans ses bureaux de Ramallah tant qu'il n'aura pas fait arrêter les assassins du ministre du Tourisme Rehavam Zeevi en octobre dernier.

« Une fois qu'ils auront pris ces mesures, nous serons prêts à négocier. S'ils ne les prennent pas, et tant que se poursuivront les actes terroristes, nous ne négocierons pas. Plus tôt ils le comprendront, plus vite on parviendra à la paix », a-t-il dit.

Se comparant à Menachem Begin, qui avait surpris en concluant la paix avec l'Egypte en rendant le Sinaï, Sharon a reconnu qu'il faudrait «faire des concessions douloureuses. Et je ne connais pas beaucoup de gens dans ce pays qui seraient capables de regarder le peuple israélien dans les yeux et lui dire qu'il faut prendre ces mesures. Je suis l'un des rares qui puissent toujours en être capable».

Arafat invite les Palestiniens du Liban à poursuivre la lutte

Depuis Ramallah, Yasser Arafat a encouragé les Palestiniens réfugiés au Liban à poursuivre le combat contre l'occupation israélienne jusqu'à la création d'un Etat palestinien.

Des jeunes Palestiniens portant des treillis et des armes-jouets s'entraînent à ramper à Ain al-Hiloueh, le plus grand camp palestinien du Liban.
/Photo prise le 9 décembre 2001/ Abdel-Halim Shahaby REUTERS

"Nous resterons ferme et nous consentirons des sacrifices jusqu'à l'établissement d'un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale et jusqu'à ce que les réfugiés retrouvent librement leurs foyers", a déclaré le vieux raïs palestinien dont les propos, transmis par téléphone, étaient relayés par haut-parleurs dans le camp de réfugiés palestiniens d'El-Rachidié près de Sour (Tyr), dans le sud du Liban.

Le message d'Arafat a coïncidé avec la célébration du 37e anniversaire de la naissance du Fatah, principale composante de l'OLP.

On estime à 360.000 le nombre de Palestiniens enregistrés comme réfugiés dans les camps du Liban.

Nusseibeh appelle à un état palestinien démilitarisé

Le chef des Affaires de Jérusalem de l'Autorité Palestinienne , Sari Nusseibeh a appelé les Palestiniens à remplacer le "droit du retour," par, "le gaspillage de temps sur une bataille stérile."

"Nous n'obtiendrons jamais d'état par cette voie," a dit Nusseibeh à un magazine allemand.
Il a soutenu un état palestinien démilitarisé, disant que les armes n'arrangeraient pas la confrontation entre Israël et les Palestiniens.

"Nous ne devons pas être déroutés," a dit le Ministre de Sécurité Interne Uzi Landau dans un commentaire aux déclarations de Nusseibeh.
"Il [Nusseibeh] soutient la position officielle dec l'Autorité Palestinienne et cette organisation soutient le terrorisme," a dit Landau à Kol Israël.
Israël a dit aux Etats-Unis que l'Egypte est convaincue des connections Iran-Autorité Palestinienne à propos du bateau d'armes
Par Amir Oren, Correspondant de Ha'aretz

Le général de Tsahal Yossi Kuperwasser, qui a dirigé l'équipe de de fonctionnaires de sécurité israéliens qui ont mis au courant leurs homologues américains la semaine dernière à Washington concernant la participation personnelle du Président de l'Autorité Palestinienne Yasser Arafat dans l'affaire de bateau d'armes le Karine A , a annoncé que les Américains n'ont plus aucun doute sur le fait qu'Arafat lui-même a personnellement amorcé les contacts avec l'Iran. Ou, que ces contacts ont mené à l'acquisition d'armes et à leur chargement à bord du bateau.

Une version légèrement abrégée de l'information a été fournie aux fonctionnaires égyptiens (quelques détails ont été retirés en raison du souci de ne pas exposer les sources). L'information des services secrets a aussi persuadé les Egyptiens de la véracité des affirmations d'Israël, ont dit les sources de sécurité.

La C.I.A. avec à sa tête George Tenet et d'autres hauts fonctionnaire dans l'agence américaine de renseignement , a décidé que l'information fournie par Israël était crédible et précise.

Kol Israël a annoncé dimanche que le Ministre de la Défense Nationale Benjamin Ben-Eliezer a commandé à Tsahal de faire des relations Iran-AP le centre direct de ses efforts de renseignement et de lever les craintes d'Israël de l'apparition du triangle Iran-Hezbollah-PA .

Des sources de sécurité israéliennes disent que les membres de l'équipe à Washington ont présenté la preuve irréfutable aux fonctionnaires américains, prouvant qu'Arafat a pris la décision en été 2001 de changer les directions stratégiques et de travaillerétablir une alliance Palestino-iranienne.

Cette initiative a commencé avec contacts entre des émissaires éprouvés représentant Arafat et l'Ayatollah Ali Khamenei le leader spirituel iranien. À la fin de ces contacts, Khamenei a décidé de laisser négliger ses objections à l'empressement d'Arafat de forger des compromis avec Israël dans le processus de paix d'Oslo et d'augmenter l'influence de son pays dans l'AP.

Le dirigeant iranien a décidé d'exploiter l'occasion de changer le centre de l'activité anti-israélienne de son pays, s'éloignant du contexte libanais et travaillant au lieu de cela dans l'arène palestinienne. La décision Arafat-Khamenei, disent les sources de sécurité israéliennes ,a été atteint avant le 11 septembre; il a été mis en oeuvre malgré les visites du représentant américain de paix dans la région Anthony Zinni , le discours de cessez-le-feu d'Arafatdu 16 décembre et l'offre pour la "hudna" entente de cessez-le-feu soumise au Président d'Israël Moshe Katsav .

Les fonctionnaires de l'établissement de sécurité d'Israël croient que Moubarak a saisi que Arafat a agit dans le dos du Caire , utilisant le Canal du Suez, la zone de port d'Alexandrie et des barques de pêche égyptiennes et qu'il a aussi invité les iraniens (les rivaux endurcis de l'Egypte sur des questions de politique clefs) à stopper leur influence dans les secteurs traditionnels d'influence égyptienne.
Israël rejette les affirmations de l'AP qui prétend qu'elle a arrêté les fonctionnaires liés au bateau d'armes

Israël a rejeté samedi l'annonce de l'Autorité Palestinienne qu'elleavait arrêté ceux des responsables de l'expédition d'armes sur le Karine A, le bateau saisi par les commandos israéliens le 3 janvier en Mer Rouge.

Dans une annonce faite par la Présidence et des citations "d'une source de sécurité senior," Jérusalem a dit que l'homme responsable du financement dans l'affaire, Fuad Shobaki, était à Ramallah "et n'est nullement sous arrestation," tandis que deux les autres membres de la force navale palestinienne, Adel Mughrabi et Fathi Razem, ne sont pas dans le territoire de l'Autorité Palestinienne.

Nabil Amr, un haut fonctionnaire du Président de l'AP Yasser Arafat, a changé plus tard la version de l'AP et a dit que seulement un fonctionnaire de sécurité avait été retenu.

"Le président [Arafat] a ratifié les mandats d'arrêt. Nous avons retenu et mettons en interrogatoire Fuad Shobaki tandis que les deux autres, Fathi Razem et Adel Mughrabi, ne sont pas dans en ville," a dit Amr. "La commission d'enquête fera tout ce qui est nécessaire pour continuer cette investigation."

Une source américaine senior a décrit l'annonce de l'Autorité Palestinienne de l'arrestation comme "positif". Cependant, la source a ajouté que les Etats-Unis attendent qu'Arafat fournisse plus de détails sur l'expédition maritime.
Les opérations militaires de Tsahal visent à rendre inopérant le réseau de tunnels reliant le sud de la bande de Gaza à l'Egypte

Les maisons détruites étaient inhabitées au moment de l'opération et abritaient des tunnels servant à la contrebande d'armes, a affirmé vendredi soir Raanan Gissin, porte-parole du Premier ministre israélien Ariel Sharon, Tsahal a confirmé qu'elles avaient été abandonnées, il y a 3 mois.
Tsahal a déclaré que les terroristes armés qui tirent sur ses soldats employaient certaines des maisons détruites comme sanctuaire

Le mouvement terroriste palestinien Hamas a promis samedi de riposter à la destruction de jeudi, par Israël, de dizaines de maisons palestiniennes dans la bande de Gaza où l'armée israélienne agit pour éradiquer le trafic d'armes.

Dans un communiqué, le Hamas a souligné qu'"au moment où le monde prétend faire la guerre au terrorisme, les occupants sionistes commettent un crime odieux (...) en rasant plus de 70 maisons et laissant sans abri 150 familles palestiniennes sous le prétexte d'empêcher un trafic d'armes".
"Nous dénonçons et condamnons cet acte terroriste horrible qui ne restera pas impuni", a ajouté le mouvement terroriste.
Cette menace a été lancée en dépit de la sévère mise en garde de la direction palestinienne vendredi soir contre toute violation du cessez-le-feu.
Tsahal a rendu l'aéroport international de Gaza complètement inutilisable au moment où de hauts responsables israéliens, cités par Kol Israël, accusaient Arafat d'avoir fait passer des armes dans la bande de Gaza à bord de son avion personnel.

L'armée israélienne a maintenu samedi la pression qu'elle exerce depuis jeudi sur le sud de la bande de Gaza, achevant, dans la nuit de vendredi à samedi, la destruction de la piste de l'aéroport de Gaza et attaquant des installations de la police maritime palestinienne.

Le choix du dernier objectif s'explique, selon l'armée, par l'appartenance de l'un des deux terroristes du Hamas tués mercredi à ce service de sécurité palestinien.

L'armée a également détruit le "Gindalla", un chalutier utilisé par la police maritime palestinienne, expliquant que le capitaine du Karine A, le colonel Omar Akaoui, avait commandé dans le passé cette embarcation.
L'Autorité palestinienne a fait savoir que le chalutier reconverti, avait été utilisé une fois par Yasser Arafat pour une mission officielle (!!!...???).

Soumis à de fortes pressions sur l'affaire du Karine A, par Washington et Israël, les Palestiniens ont annoncé samedi l'arrestation de trois officiers de leur marine soupçonnés d'être liés à l'affaire, mais Israël a exprimé de sérieux doutes sur cette information.

L'initiative avait été saluée par les Etats-Unis, mais Washington a maintenu la demande d'explications transmise à Yasser Arafat. Les autorités israéliennes se sont montrées plus sceptiques, doutant de la présence effective des suspects dans les geôles de l'Autorité.

"Nous devrons voir des preuves concrètes avant de croire à une initiative de leur part", a déclaré Arie Mekel, porte-parole du gouvernement.
"Tant que l'implication de l'Autorité palestinienne dans la terreur se renforcera, nous n'aurons d'autre choix que de poursuivre nos activités défensives", a-t-il ajouté

Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell vendredi a qualifié les actions récentes d'Israël dans la Bande de Gaza comme une réponse défensive à la provocation palestinienne
Sans citer nommément M. Powell, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a déclaré de son côté : "Il est inacceptable de qualifier d'actions défensives les pratiques de l'occupation (israéliennes) alors que les actes de résistances sont qualifiés de terrorisme".
Appel à la poursuite de la résistance contre" l'occupation" israélienne aux funérailles des 2 terroristes qui ont tués 4 soldats à Kerem Shalom en Israël

3.000 sympathisants du Hamas ont participé à Rafah aux funérailles de deux terroristes-suicides qui ont ont attaqué Kerem Shalom mercredi dans le sud d'Israël et y ont tué quatre soldats. Des centaines d'hommes en armes se sont mêlés à la foule qui a appelé à "la poursuite de la résistance contre l'occupation" israélienne.

Faisant référence à cette attaque, le secrétaire du gouvernement palestinien Ahmad Abdelrahmane a critiqué le Hamas, estimant que celle-ci avait été menée "au mauvais moment", entraînant une réaction israélienne "beaucoup plus violente que l'attaque elle-même".

"Ce que nous faisons ne doit pas porter atteinte au peuple palestinien", a-t-il souligné.

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