Mardi 1 janvier 2002 - 17 Tevet 5762

Grâce à Paris, le Hezbollah ne figurera pas sur la liste des terroristes de l’Union Européenne
L'Orient Le Jour [ Journal libanais]

Le ministre des Affaires étrangères[libanais] Mahmoud Hammoud s’est félicité samedi que la liste des organisations terroristes, adoptée par le Conseil de l’Union européenne, ne comporte pas le nom du Hezbollah.
«La liste ne comprend pas le Hezbollah et ne mentionne ni de branche extérieure ni de branche intérieure», a déclaré à la presse M. Hammoud, faisant allusion à l’identification britannique du parti islamiste.
Selon le chef de la diplomatie, «cela signifie que la position du Liban, qui fait la distinction entre résistance et terrorisme, commence à être comprise».
Il a en outre ajouté que la liste de l’Union «n’apporte rien de plus par rapport à la liste américaine car les États-Unis ont déjà mentionné les individus et les organisations qualifiés de terroristes».
En réponse à une question, M. Hammoud a en outre indiqué que «la liste a dénombré des cas de terrorisme, sans donner une définition au terme».
Rappelons que l’UE a publié une liste, disponible sur sa version électronique accessible sur Internet, comprenant notamment le nom de trois Libanais responsables du détournement d’un avion de la TWA en 1985, au cours duquel un militaire américain a été tué.
Pour en revenir au cas du parti islamiste, des sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, ont insisté sur le rôle joué par la France pour empêcher que le Hezbollah soit inclus dans la liste de l’Union. Selon les mêmes sources, c’est un deuxième point positif qu’enregistre le Liban, après avoir réussi à éviter le veto britannique sur la signature de l’accord d’association.
Dans les deux cas, Paris est parvenu à infléchir le cours des décisions qui allaient être prises à l’instigation de Londres et d’autres capitales européennes considérant le Hezbollah comme une organisation terroriste. Le ministère des Affaires étrangères attend du reste des informations supplémentaires de son ambassade à Bruxelles pour savoir quels sont les pays qui ont soutenu la France dans sa position au sein du Conseil de l’Union. Le palais Bustros ne manquera pas, en effet, de remercier leurs représentants pour l’appui qu’ils ont apporté au Liban et à sa résistance légitime.
Cependant, selon les sources susmentionnées, après les fêtes de fin d’année, les États-Unis blâmeront sans doute les membres de l’UE pour leur position à l’égard du Hezbollah. L’Europe des Quinze maintiendra-t-elle malgré tout son attitude ou bien changera-t-elle d’avis, comme elle l’a déjà fait en ce qui concerne les organisations palestiniennes du Jihad islamique et du Hamas ? Il convient de rappeler en effet qu’il y deux semaines environ, l’Union considérait ces deux organisations comme des mouvements de résistance. Puis elle a brusquement et radicalement modifié sa position en qualifiant le Jihad et le Hamas de mouvements terroristes entravant de surcroît les efforts de paix dans la région.
À la question de savoir si Beyrouth risquait d’assister à un pareil revirement de l’attitude européenne concernant le Hezbollah, surtout si celui-ci procédait à des opérations de résistance dans le secteur des fermes de Chebaa, les sources diplomatiques ont invité les Libanais à faire preuve de patience.
Il s’agit de rappeler dans ce contexte que la position de l’UE à propos de la libération de ces fermes est claire : pour elle, l’avenir de cette portion du territoire national dépend de l’application des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité des Nations unies. Le tout est donc de savoir si la France, qui est parmi les premiers pays au sein de l’Union à s’être opposée à l’ajout du Hezbollah à la liste des organisations terroristes, posera comme condition à son appui à Beyrouth la cessation des opérations de résistance contre les Israéliens. Les mêmes sources avouent ignorer la réponse à cette question et attendent de plus amples informations à ce sujet de l’ambassadeur du Liban à Bruxelles Fawzi Fawaz .
Les blindés israéliens se sont retirés de Naplouse, l'une des villes palestiniennes où les forces de Tsahal avaient pris position après une série d'attentats revendiqués par les terroristes palestiniens contre des Israéliens, selon des responsables des services de sécurité palestiniens. L'armée israélienne a déclaré que cette information faisait l'objet de vérifications.
A partir d'aujourd'hui - les ouvriers étrangers n'ont plus de permis pour entrer en Israël
Ruth Sinai, Ha'aretz Correspondant

Le ministre d'Affaires de Travail et Social Shlomo Benizri a décidé mardi d'interdire immédiatement l'entrée à n'importe quels ouvriers étrangers dans le pays.

Benizri a aussi décidé d''étendre à 60 jours le permis pour environ 18.000 étrangers employés dans le bâtiment pour achever les projets en cours. Quant à tous les autres ouvriers étrangers, leurs employeurs doivent immédiatement les renvoyer dans leurs pays natals.

On attend maintenant que le gouvernement discute dans un proche avenir d'une demande pour de nouveaux ouvriers étrangers pour 2002,
Tsahal enlève un "tireur de mortier" de la Force 17 dans la Bande de Gaza
Amos Harel, Ha'aretz Correspondant

Les troupes de Tsahal ont mardi matin enlevé Riad Ayad, un membre de la Force 17 de la garde présidentielle, dans un secteur contrôlé par les palestiniens au nord de la jonction Netzarim dans la Bande de Gaza, a annoncé la Radio de l'armée.

Après sa capture, Ayad a été amené par les forces de sécurité à l'implantation de Netzarim.

Les sources de sécurité ont dit qu'Ayad était un des Palestiniens responsables des tirs de de mortier dansla Bande de Gaza.

La famille Ayad était la première pour tirer des mortiers dans la Bande de Gaza, après avoir sois-disant reçu de l'équipement et de l'entrainement du Hezbollah.

Le père d'Ayad, Masoud Ayad, était un colonel dans la garde présidentielle du Président de l'Autorité Palestinienne Yasser Arafat . Il a été éliminé par des hélicoptères de Tsahal. Le frère d'Ayad a été enlevé il y a un an.
Tsahal arrête quatre Palestiniens soupçonnés d'implication dans des activités terroristes

Des soldats de la brigade Golani et des blindés israéliens ont effectué mardi matin une incursion dans le village de Kabatiya autonome palestinien près de Djénine.

L'un des hommes arrêtés est membre du Hamas, c'ests Nasser Zakarne,. Deux autres sont liés au Fatah de Yasser Arafat.

Tsahale a affirmé que trois des hommes arrêtés étaient soupçonnés d'implication dans des activités terroristes, et que l'un d'entre eux avait été surpris avec un fusil d'assaut.

Israël est obliger de mener ce type d'opérations car Arafat n'a pas réussi ou n'a pas voulu réprimer les terroristes responsables d'attentats-suicide contre des Israéliens.
Le général Zinni reviendra au Moyen-Orient dans les jours qui viennent. Powell à Sharon : Le nombre des incidents a diminué
Alouf Benn, Nathan Gutman, Amira Hass (Haaretz)- traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël

L’Administration américaine va envoyer dans les jours qui viennent son émissaire spécial, Anthony Zinni, pour une nouvelle mission au Moyen-Orient, comme médiateur entre Israël et l’Autorité palestinienne. Le Secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, a eu avant-hier des conversations téléphoniques avec le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et avec le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat. Powell a dit à Sharon que ces derniers jours, il y a eu une baisse sensible du nombre des incidents dans les territoires palestiniens. De son côté, l’Autorité palestinienne a demandé aux Américains de renvoyer Zinni dans la région et d’annoncer publiquement que les “ 7 jours de calme exigés par Sharon son consommés ”, et donc que l’on peut passer à l’application des documents Tenet et Mitchell.
La date du retour de Zinni n’a pas encore été fixée, mais les milieux israéliens estiment que cela ne se produira pas avant la fin de cette semaine. A Jérusalem, une source gouvernementale a fait valoir que l’Administration américaine a décidé de ne pas mettre un terme à la mission de Zinni, pour que celle-ci n’apparaisse pas comme un échec. Sharon a dit aux Américains qu’Israël accueillera avec satisfaction le retour de Zinni, coopérera avec lui et fera de son mieux pour que sa mission soit couronnée de succès, comme il l’a fait dans le passé.
(…) Lors de la conversation téléphonique avec le Secrétaire d’Etat Powell, le Premier ministre a fait valoir que le nombre des incidents est certes retombé de 25-30 par jour à une douzaine par jour. Mais cela résulte des mesures israéliennes de prévention, d’une part, et des ententes passées entre l’Autorité palestinienne et les organisations islamistes, de l’autre. Selon Sharon, Arafat n’a toujours pas pris la décision stratégique de tourner le dos au terrorisme et de le combattre sans équivoque.
(…)
Pérès : Il y a bel et bien un cessez-le-feu - Sharon : Le terrorisme se poursuit / Itamar Eichner et Alex Fishman
(Yedioth Aharonoth)- traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël.

Une moyenne de 10 attentats par jour ; est-ce peu ou beaucoup ? Tout dépend à qui l’on pose la question !
Les propos tenus par Pérès hier soir : “ Je mène des négociations en vue d’obtenir un cessez-le-feu, et je pense que l’objectif a été atteint ”. Sharon et Ben-Eliezer ne partagent pas son opinion : la baisse du nombre d’attentats est due aux opérations de dissuasion de Tsahal et aux pressions internationales exercées sur Arafat. Au Département d’Etat américain, on estime que Pérès a raison : Dix jours d’accalmie sont d’ores et déjà passés ; si cette situation se poursuit, Zinni retournera dans la région dès la semaine prochaine et, dans le cadre de la Commission sécuritaire conjointe, oeuvrera à ramener les parties à l’application du rapport Mitchell et à promouvoir la relance des négociations de paix.
Sharon : “ Arafat ne s’est pas démarqué du terrorisme. Il se trouve à Ramallah et ne fait rien pour arrêter les meurtriers du ministre Zeevi avec qui il se trouve en contacts étroits. On ne peut parler de véritables arrestations ; les détenus sont placés dans des appartements luxueux, disposent d’armes et peuvent aller et venir comme bon leur semble. ”
Ben-Eliezer : “ Il ne faut pas se faire d’illusion. La situation peut se détériorer très rapidement et provoquer une escalade de la violence. ”
A la dernière minute, la rencontre prévue entre Pérès et le ministre syrien de la Défense a été décommandée
Ben Caspit (Maariv) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël

La rencontre devait avoir lieu à Paris il y a 3 semaines, grâce à l’intermédiaire de la fille de Mustapha Tlass, qui vit dans cette ville.
Les détails étaient déjà arrêtés, Pérès est venu – mais à la dernière minute, les Syriens ont été pris de peur.

Il y a 3 semaines, le ministre des Affaires étrangères Shimon Pérès était censé rencontrer à Paris le ministre syrien de la Défense, Mustapha Tlass.
Les contacts à ce sujet avaient apparemment abouti. Nahed Tlass, la fille du ministre syrien, femme d’affaires qui vit à Paris, avait servi d’intermédiaire. On avait déjà débattu de l’ordre du jour de la rencontre. Pérès était arrivé à Paris et faisait ses derniers préparatifs.
Selon les informations dont on dispose, Tlass est presque arrivé à Paris, mais à la dernière minute, la rencontre avait été annulée. Une source gouvernementale haut placée à Jérusalem a déclaré hier que les Syriens avaient effectivement l’intention de nouer le contact, mais ont reculé à la dernière minute, pris de peur. Selon cette source, la nouveauté dans cette affaire a trait au fait que les Syriens étaient prêts à une rencontre à un niveau aussi élevé avec un dirigeant israélien en vue.
On estimait que lors de cette rencontre, les Syriens accepteraient de freiner le Hezbollah ; en contrepartie, ils auraient sans doute bénéficié d’un geste israélien spectaculaire – par exemple la libération de Libanais détenus en Israël, dont peut-être le cheikh Obeid et Mustapha Dirani. Mais à la dernière minute, cette rencontre fut décommandée.
Illusions au Nord
Shalom Yeroushalmi, éditorial (Maariv) - traduit par le service de presse de l'Ambassade de France en Israël

Si l’initiative Pérès-Abou Ala, qui oblige Yasser Arafat à combattre le terrorisme de toutes ses forces, mais octroie ensuite aux Palestiniens un Etat sur 42 % des territoires, apparaît comme imaginaire et dangereuse au Premier ministre – que dira-t-il de la négociation avec la Syrie qui restitue à Bachar Assad le Golan en totalité ?
Les messages optimistes transmis à Israël par la Syrie (dont le Maariv a rendu compte hier) risquent de créer une nouvelle illusion, du type de celles que nous avons connues de manière répétée depuis la Guerre de Six Jours. Sharon, à ce qu’il s’avère, reste toujours le même, et il ne parviendra pas aux concessions douloureuses, certainement pas en ce qui concerne le Golan. De l’autre côté de la barrière se trouve Bachar Assad, qui claudique avec constance sur les traces de son père. Hafez Assad avait bâti sa dictature sur l’hostilité et la haine d’Israël. Le jeune Bachar en est encore à consolider son pouvoir selon la même stupide recette. Il cultive la haine, et la dernière chose dont il a besoin, c’est de faire la paix avec Israël, alors que nous continuons de combattre les Palestiniens. Tout lien israélo-syrien passera aux yeux du monde arabe pour une colossale trahison de Bachar Assad.
Dans ces conditions, dommage de gaspiller notre temps à des pensées diplomatiques orientées vers le Nord. Concentrons-nous tout de même sur la question palestinienne.
Repas Sharon-Pérès pour “ arrondir les angles "
Elie Kamir (Maariv - 31/12/01).

Le Premier ministre, Ariel Sharon, et le ministre des Affaires étrangères, Shimon Pérès, auront ce matin leur traditionnel petit déjeuner périodique, avec harengs fumés et olives, dans une atmosphère relativement détendue. Ce sera un repas “ aux angles arrondis ”, comme l’a défini un collaborateur de Pérès. Ce dernier a en effet “ fourni ” hier à Sharon ce qu’il demandait, en déclarant lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il n’a pas de négociations politiques avec Abou Ala, et qu’il est clair que son mandat est circonscrit uniquement à la promotion du cessez-le-feu.
Ce matin, lors du déjeuner qu’ils auront à la résidence du Premier ministre, Pérès va tenter de persuader celui-ci que toute manière, son projet politique est conforme aux paramètres déjà consentis par Sharon : un Etat palestinien indépendant, s’étendant sur 42 % des territoires.
Mais Sharon répète sans arrêt – et il l’a fait hier encore – qu’il ne permettra aucune négociation politique, excepté la formule qui est la sienne : 7 jours de calme total, et ensuite une progression selon le document Tenet et le Plan Mitchell. Le Premier ministre reçoit les rapports des services de Renseignement, qui disent qu’en dépit de la baisse du nombre d’incidents, il n’y a aucune chance de voir un cessez-le-feu complet dans le proche avenir.
Des estimations en provenance de sources très haut placées font valoir que ces jours-ci, “ la pression d’Arafat sur les facteurs du terrorisme au sein de l’Autorité palestinienne se relâche ”. Selon ces estimations, les Palestiniens, y compris les forces qui sont directement placées sous les ordres d’Arafat – comme le Tanzim – mettent à profit la période de répit actuelle pour renforcer leurs capacités terroristes, et se préparent à une “ nouvelle montée d’un cran ” pour la prochaine étape de l’Intifada.

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