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Samedi 6 octobre 2001 - 19 Tishri 5762
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- Sharon a appelé Powell au téléphone après les critiques de la Maison Blanche
Par Aluf Benn - Ha'aretz
Ariel Sharon a appelé le Secrétaire d'Etat américain Colin Powell vendredi, pour tenter de calmer la tension diplomatique créée jeudi soir entre les deux pays. La Maison Blanche avait répondu durement, vendredi, aux commentaires faits par Sharon, la veille, dans lequel le Premier Ministre avait dit que les Etats-Unis risquaient d'apaiser les nations arabes au dépend d'Israël.
Un communiqué a été publié vendredi par la Présidence qui déclare que Sharon a dit qu'il appréciait l'amitié profonde et le rapport spécial partagé par les Etats-Unis et Israël, en particulier avec le président George W. Bush.
Dans leur conversation téléphonique, Sharon a demandé à Powell de transmettre ses vux pour sa décision courageuse et audacieuse de se battre contre le terrorisme une position qu'Israël a soutenue dès le début et dans laquelle il est pleinement associé. Sharon a dit à Powell qu'Israël a souffert du terrorisme depuis sa création et que le gouvernement d'Israël est bien obligé de protéger ses citoyens et d'empêcher tous les actes de terorisme contre ses civils innocents.
La Maison Blanche avait indiqué vendredi le mécontentement avec lequel Bush avait salué les remarques de Sharon. "Ces commentaires faits par le Premier ministre sont inacceptables selon l'avis présidentiel," a dit aux journalistes, Ari Fleischer le porte-parole du président George W. Bush.
"Israël n'a et n'aura aucun meilleur ami que les Etats-Unis," a dit Fleischer. Il a refusé d'être entraîné sur les allégations selon lesquelles, c'est la politique d'Israël envers les Palestiniens qui est un des motifs de l'attaque du 11 septembre.
"Si une belle et durable paix était trouvée aujourd'hui au Moyen-Orient , le terrorisme existerait toujours ," a-t-il dit.
Lors de son discours à une conférence de presse à Tel-Aviv, Sharon avait cité "l'erreur redoutable de 1938" quand l'Europe "avait décidé de sacrifier la Tchécoslovaquie" aux Nazis.
Le Premier ministre avait aussi souligné que "tous nos efforts pour atteindre un cessez-le-feu sont déjoués par les Palestiniens et le feu ne s'est pas arrêté, pas même pendant un jour. Nous ne pouvons seulement compter que sur nous."
Les commentaires de Sharon reflétait la déception croissante sur la position de l'administration américaine quant au terrorisme dans la région, après le les attaques du 11 septembre sur New York et Washington. Particulièrement inquiétant est le fait que la Syrie et l'Iran - qui encourage le Hezbollah libanais - n'est pas tenu pour responsable dans le suppot des activités terroristes contre Israël.
"Je crois que toute cette affaire est derrière nous", a déclaré pour sa part sur CNN un collaborateur de Sharon, Zalman Shoval.
Le chef de la diplomatie israélienne, Shimon Peres, a déclaré vendredi qu'il était temps que les alliés laissent cette dispute derrière eux. "Nous devons nous placer au-dessus des mots qui ont été prononcés et retourner à l'essentiel", a-t-il déclaré à la télévision israélienne. "Nous sommes dans le même camp, nous combattons dans la même guerre et nous déplaçons dans la même direction."
Powell dit à Arafat que l'Autorité Palestinniene doit mettre fin à la violence
Des fonctionnaires Américains ont dit vendredi que le Secrétaire d'Etat Colin Powell avait exigé dans une conversation téléphonique avec Yasser Arafat jeudi que le Président de l'Autorité palestinienne prennne des mesures pour satisfaire à ses obligations de cessez-le-feu, selon Kol Israël. L'appel est venu après que Powell ait discuté avec le Premier ministre Ariel Sharon et le Ministre des Affaires Etrangères Shimon Peres des incidents récents violents avec les palestiniens dans les territoires.
Le cabinet palestinien a lancé un rappel à l'ordre à ses compatriotes vendredi soir à Ramallah, soulignant les risques d'une violation de la trêve conclue par Yasser Arafat et le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Pérès.
"Certaines factions palestiniennes, par leurs actions, dévient de l'intérêt national et de l'unité nationale du peuple palestinien", a observé le cabinet dans un communiqué. "L'Autorité palestinienne prévient tous ceux qui tentent de violer la décision du président Arafat de conclure un cessez-le-feu qu'il s'agit d'une action dangereuse qui nuira à l'intérêt national palestinien".
Le cabinet a aussi averti les dissidents qu'il prendrait "des mesures fermes et claires pour mettre un terme immédiat" à des violations de la trêve par des Palestiniens.
Cette mise au point intervient après que Marouan Barghouti, chef du Fatah de Yasser Arafat sur la rive occidentale et l'un des "hommes forts" de l'intifada, a défié ouvertement le président de l'Autorité palestinienne, en affirmant que le soulèvement palestinien se poursuivrait. "Ce soulèvement n'a pas commencé à la suite d'une décision et ne s'arrêtera pas sous l'effet de la décision de quiconque" a-t-il lancé.
Le ministre de la Coopération régionale Dan Meridor et le Ministre de Sécurité Publique Uzi Landau partiront la semaine prochaine en Etats-Unis pour une rencontre à la Maison Blanche et avec des fonctionnaires du Département d'Etat. L'ancien Ambassadeur israélien en Etats-Unis Zalman Shoval visitera aussi Washington pendant la même période, comme représentant personnel du Premier ministre. Tous le trois clarifieront la position israélienne et essayeront de convaincre les Américains de prendre des mesures contre les groupes terroristes palestiniens et le Hezbollah.
Sharon lorsqu'il a parlé avec Powell par téléphone jeudi a dit : "Arafat ne faint rien pour empêcher la terreur et les attaques mortelles. Il n'y a pa eu un jour de calme. Nous comprenons que nous ne pouvons compter que sur nous. Nous essayerons bien sûr d'aider la coalition de n'importe quelle façon, parce que nous faisons face au même ennemi."
Sharon a répété sa demande à Powell d'inclure immédiatement le Hamas, le Jihad Islamique et le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes parce que "c'est une chose qui fera pression sur Arafat pour prendre des mesures."