- Le ministre Shimon Pérès a l'intention d'aller rencontrer Yasser Arafat, équipé d'un "document de cessez-le-feu" convenu à l'avance - dont il a discuté samedi avec les représentants d'Arafat, Abou Ala et Saeb Erekat.
Ce texte, basé principalement sur le "Document Tenet", a été élaboré à la Défense et a été présenté par le général Gyora Eiland. Il comporte 2 volets principaux, l'un sécuritaire et l'autre civil, et évoque 3 étapes : la première de 7 jours, la deuxième de 4 semaines, et la troisième - de durée permanente - entrera en vigueur quand le calme aura été maintenu 5 semaines.
Pérès attache une grande importance à sa rencontre avec Arafat, notamment pour recevoir de lui un engagement personnel pour l'application des points qui ont été fixés. "En cas d'échec de l'application, il est très important pour nous que la responsabilité en retombe sur Arafat lui-même", expliquait hier soir une source gouvernementale haut placée.
Si Pérès et Arafat signent ce texte, voilà ce qu'il en sera :
- Etape du calme : les parties renoueront dans les 48 heures la coopération de sécurité et les actions préventives. Elles condamneront publiquement et mutuellement tous les actes de terrorisme, une enquête immédiate et la recherche des responsables suivront chaque acte de terrorisme. Israël s'engage à lever dès la première semaine tous les bouclages des secteurs palestiniens calmes, de quitter les maisons palestiniennes situées dans les zones A et B, de supprimer les barrages et les levées de terre dans les secteurs calmes; l'importation de marchandises qui ne concernent pas la sécurité sera autorisée; il pourra y avoir une circulation d'hommes des forces palestiniennes de sécurité entre les divers secteurs. Au plan civil, Israël délivrera des permis d'entrée aux négociants et aux hommes d'affaires; il facilitera le transfert des marchandises au Pont Allenby; commencera à établir des permis de visite en Israël; donnera suite aux demandes de regroupement familial; et facilitera la circulation des marchandises et des produits agricoles entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza. En contrepartie, les Palestiniens s'engageront à commencer dès la première semaine à arrêter des cadres notoires du terrorisme; ils déploieront des forces et assumeront la responsabilité des zones évacuées et s'attelleront à la fermeture des dépôts et des laboratoires de fabrication de moyens de combat.
- Le redéploiement : Après une semaine de cessez-le-feu, Tsahal commencera à se redéployer graduellement. Ce redéploiement est conditionné au maintien du calme; il comprendra la suppression totale des bouclages, l'ouverture des axes de circulation, l'évacuation des maisons et des points d'appui comme des barrages, et le repli des véhicules de combat. Simultanément, les positions des Palestiniens seront restaurées; il y aura réouverture de l'aéroport de Dahaniyeh; la largeur des eaux territoriales pour la pêche sera portée à 20 km; il y aura une libre circulation des marchandises, les stages communs de formation seront rétablis et des centaines de permis d'entrée en Israël seront délivrés. Au même stade, les Palestiniens s'engagent à compléter les arrestations des chefs terroristes dont les noms figurent dans les listes communiquées par Israël; à agir "à la chaîne", c'est-à-dire à interroger les suspects, à les mettre en détention, à les juger et à appliquer jusqu'au bout les peines des terroristes condamnés; à persévérer dans la fermeture des laboratoires de fabrication des moyens de combat et des arsenaux de mortiers.
- Le changement d'atmosphère : Au troisième et dernier stade commencera un effort commun pour modifier l'état des esprits, et créer un climat de dialogue et d'accalmie sécuritaire. Israël débloquera les fonds palestiniens qu'il contrôle, il ouvrira le "passage protégé" et fera progresser les projets de développement des infrastructures de longue durée. De leur côté, les Palestiniens s'engagent sur deux points principaux : ils lutteront de manière systématique et continue contre les infrastructures terroristes; ils confisqueront toutes les armes illégales.
- Une tentative d'infiltration sur le Golan a été mise en échec
Avi Ashkenazi (Maariv).
3 terroristes avaient sectionné dimanche soir la barrière-frontière avec la Syrie, dans le sud du Golan, près du kibboutz Natour.
Dès que cette tentative a été décelée, une vaste battue a été organisée pour capturer les infiltrés. On a finalement retrouvé un fusil Kalatchnikov et un sac à dos bourré de grenades, d'explosif, de chargeurs et d'aliments. Selon les estimations, ce groupe voulait sans doute prendre des otages dans l'une des localités juives de la région.
Depuis 1978, la frontière israélo-syrienne du Golan est calme, et les organisations terroristes s'y abstenaient de toute tentative d'infiltration.
- Le Ministre des Affaires Etrangères Shimon Peres a dit mardi que le Président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat faisait ' un effort sérieux pour réduire la violence.
"Il est très difficile d'atteindre le point de zéro coups de feu," a-il- dit à la Kol 'Israël. "Le fait est, qu'il y a une baisse dans la violenc. Ce n'est pas assez, ce n'est pas absolu. Nous devons continuer à travailler! Je suis un de ceux qui essayent de provoquer un cessez-le-feu dans des conditions mêmes difficiles mais qui existent."
Quatre Palestiniens ont été blessés( mardi matin par une patrouille de Tsahal qui a ouvert le feu sur leur véhicule près du village d'Yata, dans l'Har Hebron l. Des sources palestiniennes ont dit qu'au moins un des hommes a été sérieusement blessé. Selon un porte-parole de Tsahal l'armée avait ouvert le feu sur les Palestiniens après qu'ils aient essayé de contourner un barrage routier de l'armée. Les Palestiniens ont dit que les quatre étaient des ouvriers qui essayaient d'aller travailler.
Mardi , les Palestiniens ont ouvert le feu sur un avant-poste de Tssahal au nord de Nahal Oz, dans la Bande de Gaza. De plus, un dispositif explosif a explosé à côté d'une patrouille près du règlement de Ganim, sur la rive occidentale. Aucune blessure n'a été annoncée dans l'un ou l'autre incident.
Il y a eubeaucoup d'échanges de coups de feu la nuit de lundi dans les territoires. Les Palestiniens ont tirésur des troupes de Tsahal au nord du Nahal Oz un carrefour de la Bande de Gaza. Des dispositifs explosifs ont été découverts entre les implantations d'Elon Moreh et Itamar dans le secteur de Naplouse. Des soldats du génie sans risque ont fait exploserf les bombes.
La nuit dernière, un obus de mortier a été tirée sur une base de Tsahal dans le Gush Katif le bloc d'implantations et des décharges ont été tirée à Erez carrefour entre Israël et la Bande de Gaza à la fin du nord de la Bande. Les décharges ont été aussi tirées lundi soir sur l'implantation de Psagot à côté de Ramallah.
- Nouveau report de la visite d'Arafat en Syrie
La visite de réconciliation du président palestinien Yasser Arafat en Syrie, prévue mardi, a à nouveau été reportée, a annoncé un responsable du ministère syrien de l'Information.
A Damas, une source politique syrienne a affirmé à Reuters que c'était Arafat qui avait demandé le report, peut-être en raison de pressions israéliennes.
Mais un responsable palestinien a déclaré le contraire, expliquant qu'Arafat se trouvait à l'aéroport d'Amman, prêt à embarquer pour la Syrie, lorsqu'il a reçu un message des Syriens lui annonçant l'annulation de la visite, sans plus d'explications.
"Arafat était furieux", a dit le responsable palestinien à Reuters.
Pour la source syrienne, l'histoire est complètement différente: "La visite a été à nouveau reportée à la demande du président Arafat lui-même. Je pense qu'il subit des pressions israéliennes afin de ne pas faire cette visite ou qu'il s'arrange pour voir Peres avant de venir ici."
Une rencontre prévue dimanche entre Arafat et le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres a été annulée sur ordre du Premier ministre israélien Ariel Sharon, en raison d'incidents intervenus dans la nuit précédant la réunion.
"Arafat ne vient pas en Syrie mardi, comme prévu auparavant", a simplement déclaré un porte-parole syrien mardi, sans donner de raison pour expliquer ce report, ni de nouvelle date pour cette visite.
La venue du président palestinien en Syrie était initialement prévue le 12 septembre, mais elle avait été annulée en raison des attentats de la veille aux Etats-Unis, que Syriens et Palestiniens ont condamnés.
Les relations entre Arafat et la Syrie se sont détériorées à la suite de la signature des accords de paix intérimaires israélo-palestiniens en 1993. Damas a en effet condamné ces accords dits d'Oslo car, selon elle, ils privent les Palestiniens de leurs droits fondamentaux.
Néanmoins, les liens ont commencé à s'améliorer depuis l'arrivée au pouvoir à Damas de Bachar el-Assad, qui a succédé à son père Hafez, décédé en juillet 2000. Arafat et Assad se sont rencontrés en mars, en marge du sommet arabe organisé à Amman.
- Je comprends le terrorisme dirigé contre Israël", a fait valoir le ministre britannique des Affaires étrangères
Elie Kamir (Maariv).
§ Jack Straw s'est exprimé de cette manière dans un article écrit pour un journal iranien - à l'occasion de sa visite officielle en Iran. Cela a immédiatement déclenché une vive colère en Israël.
Ceci, alors qu'il y est attendu aujourd'hui pour une visite.
° Dans cet article, Straw dit notamment : "Je comprends que l'une des cause du terrorisme réside dans la colère que beaucoup de gens dans la région nourrissent vis-à-vis des événements qui durent depuis des années en Palestine".
Ces paroles de Straw ont provoqué une certaine colère à Jérusalem. Le Directeur général du ministère des Affaires étrangères, Avi Gil, s'est hâté hier de convoquer l'ambassadeur de Grande-Bretagne, pour lui signifier la réprobation d'Israël; il lui a dit que les paroles du ministre britannique peuvent être interprétées comme une mise en accusation et comme la "compréhension" du terrorisme dirigé contre Israël. Gil a fait valoir que "cette démarche risque d'encourager le terrorisme et non de le réprimer. Ceci, d'autant plus que les choses ont été publiées en Iran, dont la politique officielle est d'appeler à la liquidation de l'Etat d'Israël, et qui en sus aide concrètement les organisations terroristes".
Straw s'est hâté de faire publier des éclaircissements où il a exprimé ses regrets pour la mort de Salit Shitrit dans un attentat; mais il a pris soin d'ajouter : "Il faut comprendre dans quel environnement naît le terrorisme. C'est pour cela que toute la communauté internationale voudrait déjà voir instaurée la paix au Moyen-Orient". A Jérusalem, on considère cette mise au point pire que les choses publiées en Iran; et on ajoute que Straw est influencé par des facteurs politiques : il y a 23.000 musulmans dans sa circonscription électorale, soit 15 % des électeurs inscrits.
Les "antécédents problématiques" entre Israël et les gens du "Foreign Office"; à Jérusalem ne sont pas nouveaux.. On les attribue à l'attitude unilatérale des fonctionnaires du ministère britannique des Affaires étrangères concernant le conflit israélo-palestinien.
Il y a quelques années, le sous-secrétaire britannique au Foreign Office, David Malore, était venu aux mains avec un officier de Tsahal dans la Bande de Gaza. Il y a 4 ans, un incident se produisit quand le ministre britannique des Affaires étrangères à l'époque, Robin Kook, s'entêta à visiter le site de Har Homa (sud de Jérusalem) malgré le veto israélien. A la suite du même incident, le Premier ministre israélien d'alors, Binyamin Netanyahou, décida de boycotter un dîner prévu avec Kook, ce qui provoqua le scandale