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Dimanche 23 Septembre 2001 - 6 Tishri 5762
- Shimon Peres et Yasser Arafat pourraient se rencontrer si le calme dure jusqu'à lundi
Par Aluf Benn, Yossi Verter et Dalia Shehori, Ha'aretz des Correspondants et Ha'aretz Service
Selon des sources de sécurité, un accord a été atteint dimanche entre le Ministre de la Défense Nationale Benjamin Ben-Eliezer, le Premier ministre Ariel Sharon et le Ministre des Affaires Etrangères Shimon Peres, comme quoi, si le calme dure jusqu'à lundi soir, la réunion entre Peres et le Président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat aura lieu. La réunion entre les deux avait été prévue pendant dimanche, mais a été annulée par Sharon.
Bien qu'il ait annulé la réunion, Sharon a fait des remarques positives sur les Palestiniens dans une apparition publique dimanche soir. "Israël veut donner aux Palestiniens ce que personne avant, ne leur a donné : la possibilité d'établir un état," Sharon l'a dit une réunion d'enseignants à Latrun à l'extérieur de Jérusalem. "Les Turcs, Britanniques, des Egyptiens et des Jordaniens ne leur ont pas donné une telle possibilité. Tout ce qu'Israël leur demande, c'est l'obligation d'arrêter la terreur."
Peres et Arafat devaient se rencontrer à 5 heures de l'après-midi à l'aéroport international de la Bande de Gaza, mais après que le leader du Shas Eli Yishai ait menacé de quitter la coalition, Sharon a décidé que la réunion n'aurait pas lieu dimanche. Le Premier ministre a dit au cabinet à sa session hebdomadaire dimanche que la réunion était annulée. Il a informé Peres de sa décision avant que la réunion de cabinet n'ait commencé.
Les sources de sécurité ont dit dimanche soir qu'il y avait eu un calme absolu dans les territoires depuis le matin et qu'aucun incident n'avait été annoncé. Cependant, peu près 8 heures de l'après-midi, le calme a été violé par deux échanges de coups, à Rafah dans la Bande de Gaza et au nord de Ramallah.
Pendant une réunion d'urgence des ministres travaillistesdimanche au bureau du ministre des Affaires Etrangères à Jérusalem, des ministres pensaient que Peres démissionnerait du gouvernement si on ne lui avait pas permis de rencontrer Arafat dans les deux jours qui suivent. Peres a annoncé à la réunion son intention de partir impromptu pour des vacances, mais a été convaincu par les ministres d'attendre d'avoir rencontré le Premier ministre.
Kol Israël a annoncé dimanche soir que Sharon avait envoyé à son fils Omri pour rencontrer Peres pour tenter de résoudre la crise de coalition.
- La jeunesse palestinienne accuse le Fatah de viol et de corruption
Le Service de la Sécurité Générale de l'autorité palestinienne a arrêté plusieurs jeunes palestiniens le week-end dans un camp de réfugiés de Jérusalem-Est.
D'après le quotidien palestinien Al Hayat al Jadida, les jeunes ont été accusés de distribuer des dépliants condamnant le Fatah.
Ces documents, signés par " Omar al - Mukhtar Brigades, " accusent les chefs du Fatah de corruption, viol, et harcèlement de familles palestiniennes à Jérusalem-Est.
Selon les sources de la sécurité palestinienne, les jeunes sont suspectés de coopérer avec les services de sécurité israélien.
D'après les accords entre Israël et l'Autorité Palestinienne, les services de la sécurité palestinienne ne sont pas autorisés à opérer dans les abords de Jérusalem-Est.
- Sharon annule la réunion Peres - Arafat
Par Herbe Keinon, Jérusalem Post sur Internet
A la denière minute, le Premier ministre Ariel Sharon a annoncé que la réunion projetée ce soir entre le Ministre des Affaires Etrangères Shimon Peres et le Président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat n'aura pas lieu.
Sharon en a fait l'annonce à une session du cabinet orageuse aujourd'hui, disant qu'il était impossible que la réunion Peres -Arafat se tienne tandis que les Palestiniens tirent toujours des mortiers sur Israël et refusent d'arrêter Atef Abayiat qu'Israël accuse d'avoir assassiné une israélienne Sarit Amrani de la communauté de Nokdim, jeudi dernier.
Sharon a dit. qu'Israël avait fourni à l'Autorité palestinienne le nom du suspect,
Sharon, dans un interview sur CNN vendredi, a qualifié Arafat de terroriste non repenti en qui l'on ne peut pas avoir confiance.
"Le président Arafat conduit la terreur, sa stratégie est une stratégie de terreur," a dit Sharon. "Arafat est un terroriste. Nous devons le comprendre. Il est un terroriste accueillant les organisations terroristes, mais j'espère qu'avec les palestiniens le jour viendra où nous porrons conduire avec eux des négociations de paix."
- L'Iran maintient un soutien sans faille à l'Intifada, ignorant la trêve israélo-palestinienne, et rendant Israël responsable de la "propagande mondiale anti-islamique" née des attentats aux Etats-Unis.
Dès le 28 septembre 2000, soit le jour de son déclenchement, les dirigeants iraniens avaient baptisé le soulèvement palestinien d'"Intifada al-Qods" (Jerusalem).
Au sein des instances internationales et islamiques, Téhéran qui refuse de reconnaître Israël, plaide sans relâche la cause des Palestiniens, et considère le conflit israélo-palestinien comme "la question la plus importante" au monde.
Ses relations se sont améliorées avec le président palestinien Yasser Arafat, mais elles demeurent étroites avec le Hamas et le Jihad islamique, deux organisations radicales qualifiées de "terroristes" par les Etats-Unis.
En novembre dernier, Téhéran avait élaboré son propre "plan de paix" : retrait israélien des territoires occupés, droit au retour de tous les réfugiés palestiniens, et un référendum sur la solution politique du conflit, auquel prendraient part tous ceux qui vivaient en Palestine -musulmans, juifs, chrétiens-, et leurs familles, avant la création d'Israël en 1948.
Tout en condamnant, très rapidement, les attentats meurtriers du 11 septembre aux Etats-Unis, et en exprimant sa sympathie aux victimes, avec un ton jugé nouveau vis-à-vis de Washington, avec qui les relations diplomatiques demeurent rompues, Téhéran a immédiatement souligné que les Etats-Unis étaient en partie responsable de ces attentats en raison de leur soutien à Israël.
De même, sans apporter apparemment le moindre crédit à la "trêve" décrétée mardi entre Israël et les Palestiniens, -totalement ignorée dans les déclarations et les commentaires iraniens-, Téhéran accuse Israël de "profiter" de la crise actuelle.
"Le régime et les lobbies sionistes font tout pour ternir l'image de l'islam dans le monde". Ils ont lancé "une propagande anti-islamique dans le monde", et "ils ont pris plus l'islam que le terrorisme pour cible", a indiqué mercredi Kamal Kharazi, chef de la diplomatie iranienne à son homologue pakistanais Abdul Sattar, selon le ministère des Affaires étrangères.
"Pour l'Iran, déraciner le terrorisme, c'est d'abord résoudre la question palestinienne. C'est une position de principe, rappelée sans cesse en cette période de crise", indique le politologue Irdaj Rachti.
"Nos relations avec l'Iran sont excellentes", a assuré jeudi à l'AFP "l'ambassadeur de Palestine" à Téhéran Salah Kawawi.
"Même s'il y a une trêve, d'un jour, ou d'un mois, l'Intifada ne s'arrêtera jamais tant que nous n'aurons pas atteint nos objectifs : la fin de l'occupation, l'établissement d'un Etat palestinien avec Jérusalem comme capitale, le retour des réfugiés (NDRL : = les juifs à la mer). Et l'Iran le comprend, et nous soutient," ajoute-t-il.
La question israélo-palestinienne demeure un sujet de désaccord entre l'Union européenne et l'Iran.
"Téhéran était opposé au processus de paix sous l'égide des Etats-Unis. Aujourd'hui, il verrait d'un bon oeil que l'UE s'implique de façon plus marquée dans la recherche d'une solution globale", a indiqué à l'AFP un diplomate européen.
Mais, l'Iran veut que tout processus "accorde le droit de retour des réfugiés" et il pense que "la crise du Proche-Orient alimente le terrorisme".
"Mais, à nos yeux, si Téhéran est un partenaire important, son refus de reconnaître Israël est un frein pour qu'il joue un rôle actif", poursuit le diplomate.